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Président de l’Institut des relations internationales de l’université de Tsinghua, Yan Xuetong est l’un des principaux penseurs de la diplomatie chinoise. Pourtant, le discours qu’il a prononcé à Pékin, mardi 16 juin, lors de l’édition 2020 du « World Peace Forum » qu’il préside, était à mille lieues de « la communauté de destins pour l’humanité » chère au président chinois Xi Jinping.
Clairement, celle-ci n’est pas pour demain : « Il n’y aura plus de leadership global dans les décennies à venir. (…) Les organisations internationales verront leur rôle décroître (…). L’ordre du monde à venir sera un ordre de mauvaise foi », prédit Yan Xuetong.
Au cœur de la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, l’Asie-Pacifique subit ces tensions de plein fouet. Combats meurtriers entre la Chine et l’Inde dans l’Himalaya, destruction par la Corée du Nord du bureau de liaison avec le Sud, loi sur la sécurité nationale imposée à Hongkong au grand dam du G7, manœuvres militaires inhabituellement nombreuses autour de Taïwan… de nombreux voyants sont passés au rouge.
La liste n’est pas exhaustive. Les accrochages se multiplient en mer de Chine du Sud, entre la Chine et ses voisins, notamment le Vietnam. Et depuis mai, Pékin accroît les pressions économiques sur l’Australie pour la punir d’avoir réclamé une commission d’enquête internationale sur sa gestion du Covid-19.
Loin d’être plus solidaire, le monde post Covid-19 est dominé par le chacun pour soi. Dans tous les pays, les gouvernements, confrontés à une baisse historique de la croissance et à une montée du chômage, sont davantage préoccupés par la situation intérieure que par les affaires internationales. Lors du forum virtuel de Tsinghua, plusieurs diplomates de la région Asie-Pacifique n’ont pas caché leur inquiétude. « Pour la première fois depuis cinquante ans, la paix entre la Chine et les Etats-Unis est une question ouverte dans la région », estime l’ancien premier ministre australien Kevin Rudd.
Taïwan, le sujet le plus sensible
Selon lui, Taïwan constitue le sujet le plus sensible. Tant les Etats-Unis que la Chine multiplient les incursions dans le détroit. Selon un militaire chinois, deux navires de guerre rivaux se sont retrouvés à à peine cent mètres l’un de l’autre en avril.
A priori aucun des deux pays ne cherche l’escalade, mais l’imprévisibilité du président américain, renforcée par la proximité de l’échéance présidentielle, rend la situation encore plus dangereuse. « Il faut impérativement que chacune des deux parties connaisse la vraie ligne rouge de l’autre sur Taïwan si on veut éviter un accident », estime Kevin Rudd.
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