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Les craintes formulées depuis plusieurs semaines par les ONG et les diplomates se sont confirmées. La Russie a imposé vendredi 10 janvier une réduction drastique de l’aide humanitaire transfrontalière apportée à la population syrienne depuis 2014.
Après de multiples concessions des Occidentaux depuis fin décembre, une résolution de l’Allemagne et de la Belgique a été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) par onze voix pour, quatre pays s’abstenant : la Russie, la Chine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Ainsi, l’opération a été prolongée pour six mois via uniquement deux points frontaliers avec la Turquie. L’autorisation transfrontalière, renouvelée jusqu’à présent annuellement par l’ONU avec quatre points frontaliers, expirait vendredi soir.
La Belgique et la France ont déploré « la réduction de la portée » de l’autorisation transfrontalière. « Onze millions de Syriens ont besoin d’une assistance humanitaire », a rappelé l’ambassadeur belge à l’ONU, Marc Pectseen de Buytswerve. Le recul des Occidentaux face à la Russie, qui était « en position de force » dans la négociation, selon les termes d’un diplomate, permet de sauver le mécanisme d’aide transfrontalière internationale mais le réduit considérablement.
Aide vitale pour des millions de Syriens
S’affranchissant de tout aval de Damas, cette aide est vitale pour près de trois millions de Syriens reclus dans la région d’Idlib (nord-ouest) où les combats et bombardements ont redoublé depuis quelques semaines.
La résolution adoptée étend l’autorisation transfrontalière jusqu’au 10 juillet. Elle supprime les points de passage situés sur les frontières avec la Jordanie (à Al-Ramtha, inutilisé depuis longtemps) et avec l’Irak, à Al Yarubiyah, par lequel transitait une importante aide médicale au profit d’1,3 million d’habitants du nord-est syrien.
Sur l’insistance de l’Allemagne et de la Belgique, un rapport est aussi demandé au secrétaire général de l’ONU avant fin février sur les possibilités de trouver des alternatives à l’abandon du point de passage d’Al Yarubiyah.
Le 20 décembre, la Russie, soutenue par la Chine, avait mis son veto – le quatorzième depuis le début du conflit en 2011 – à un premier texte de l’Allemagne, de la Belgique et du Koweït qui prévoyait une prolongation de l’aide pour un an avec trois points frontaliers. A l’époque, les Etats-Unis avaient dénoncé un veto « honteux ». « Vous avez du sang sur les mains », avait ajouté le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo à l’adresse de Moscou et Pékin.
L’aide serait « une atteinte à la souveraineté », selon Moscou
Tout en affirmant vouloir la prolongation de l’aide transfrontalière dans le nord du pays, la Russie avait proposé en décembre à ses partenaires une résolution prévoyant une prolongation sur six mois via les deux points de passage en Turquie. Ce qui au final a été accepté vendredi. A l’époque, ce texte n’avait pas obtenu les neuf voix sur quinze nécessaires à son adoption, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France ayant notamment voté contre.
Avec la réduction drastique de l’autorisation transfrontalière, la Russie veut faire reconnaître la reprise de contrôle de Damas depuis un an sur le territoire syrien. Moscou considère que l’autorisation transfrontalière est « une atteinte à la souveraineté, et c’est une réalité », concède un diplomate occidental sous couvert d’anonymat.
Pour l’ambassadrice britannique à l’ONU, Karen Pierce, la décision vendredi du Conseil de sécurité n’est pas à la hauteur de l’enjeu. « C’est une réponse inadéquate pour le peuple syrien. Et ce n’est pas ce que demandait » le département des affaires humanitaires de l’ONU qui réclamait le maintien du point frontalier avec l’Irak et un an de prolongation pour une meilleure planification des convois humanitaires, a-t-elle dit aux médias.
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