« La Russie est devenue incontournable et Emmanuel Macron n’entend plus la contourner »

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Qui a perdu la Russie ? Nous, les Occidentaux, a tranché M. Macron. Il veut bâtir pour l’Europe une nouvelle « architecture de confiance » avec Moscou. Il va lui falloir d’abord convaincre, estime l’éditorialiste au « Monde » Sylvie Kauffmann dans sa chronique.

Publié aujourd’hui à 02h08, mis à jour à 02h14 Temps de Lecture 4 min.

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Le président Français, Emmanuel Macron serre la main du président russe, Vladimir Poutine, à Bregançon, le 19 août.
Le président Français, Emmanuel Macron serre la main du président russe, Vladimir Poutine, à Bregançon, le 19 août. POOL / REUTERS

Mardi 27 août, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, était en visite à Moscou pour parler Syrie avec Vladimir Poutine. Au même moment, à près de 3 000 km de là, le président Emmanuel Macron exposait avec force arguments sa nouvelle doctrine russe aux ambassadeurs français réunis à l’Elysée. Il faut, a-t-il martelé, « repenser notre lien avec la Russie ».

La coïncidence est fortuite mais les deux événements ne sont pas totalement étrangers. Moscou, relève un diplomate français rapportant les propos d’un ambassadeur arabe, « est la nouvelle Mecque » : tous les dirigeants du monde arabo-musulman y vont. Le pèlerinage n’est pas religieux, il est stratégique : Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, le fait aussi, d’ailleurs, à l’occasion. La Russie est devenue incontournable et Emmanuel Macron n’entend plus la contourner.

Axe majeur de sa diplomatie

A trois reprises en l’espace d’une semaine, il a expliqué en détail pourquoi remettre la Russie dans le jeu européen était devenu un axe majeur de sa diplomatie : en recevant le président Poutine dans sa résidence d’été de Brégançon, le 19 août, puis, deux jours plus tard, face à la presse présidentielle, et à nouveau mardi à l’Elysée. Le sujet a également été abordé avec ses collègues du G7 à Biarritz, qu’il a briefés, samedi, sur ses cinq heures de conversation avec le président russe.

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Le tournant n’est pas tout à fait nouveau. En mai 2018, à Saint-Pétersbourg, M. Macron a déjà tenté de jeter les jalons de cette nouvelle approche, mais M. Poutine n’a pas été particulièrement réceptif. Fin août 2018, dans son discours annuel devant les ambassadeurs, le chef de l’Etat a avancé l’idée d’une « nouvelle architecture européenne de sécurité » qui engloberait la Russie – une idée floue, accueillie avec « défiance », accuse-t-il aujourd’hui, par ses propres diplomates.

Le 11 novembre, pour les cérémonies du centenaire de l’armistice de 1918, Vladimir Poutine a fait une fleur au président français, en acceptant de participer au très macronien Forum sur la paix sans y prendre la parole. Les « gilets jaunes » ont détourné M. Macron de la Russie pendant l’hiver, mais dès le printemps, il a confié à Jean-Pierre Chevènement une lettre à porter au Kremlin à M. Poutine pour l’inviter à venir le voir avant le G7. Et en juillet, la France a appuyé le retour de la Russie au Conseil de l’Europe.

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