La Russie compte 500 000 nouveaux pauvres depuis un an

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D’après l’institut Rosstat, 14,3 % de la population seraient concernés. Un reflet de l’aggravation de la situation économique nationale.

Par Publié aujourd’hui à 03h19

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Dans une rue de Moscou, le 27 décembre 2018.
Dans une rue de Moscou, le 27 décembre 2018. MLADEN ANTONOV / AFP

Il y a un peu plus d’un an, au lendemain de son élection à un nouveau mandat à la tête de la Russie, Vladimir Poutine se donnait pour objectif de diviser par deux la pauvreté dans le pays. L’horizon fixé – l’année 2024 – est encore lointain, mais la tendance semble mauvaise. Selon les statistiques officielles, publiées mardi 30 juillet par l’institut Rosstat, le nombre de pauvres est en nette augmentation.

Il s’établit à 20,9 millions de personnes pour le premier trimestre, soit 14,3 % de la population, contre 20,4 millions (13,9 %) à la même période de 2018 – soit 500 000 nouveaux pauvres en un an. Ces niveaux sont comparables aux taux observés ailleurs en Europe, mais cette forte dégradation reflète l’aggravation de la situation économique nationale.

D’après Rosstat, l’augmentation serait due à une légère modification de la méthode de calcul : le « minimum vital », seuil au-dessous duquel une personne est considérée comme vivant en situation de pauvreté, est passé de 10 038 roubles (142 euros) par mois à 10 753 roubles (152 euros) sans augmentation équivalente de l’inflation.

Cependant, de l’avis de nombreux économistes, cette modification ne joue qu’à la marge, et ce sont bien les revenus réels des Russes qui diminuent sans discontinuer. Depuis 2014, dans la foulée des sanctions internationales prises contre Moscou et de la baisse des prix des hydrocarbures, ce recul est de l’ordre de 10 %, note Natalia Orlova, économiste chez Alfa Bank, avec encore une chute de 1,3 % au premier semestre.

Les classes moyennes souffrent aussi

Dans une étude réalisée en mai, le Brookings Institute de Washington estimait nécessaire une croissance moyenne annuelle de 4,4 % jusqu’à 2024 pour voir la pauvreté baisser de moitié. Or celle-ci s’est établie à 2,3 % en 2018, après avoir stagné les années précédentes.

Au dire de l’analyste Kirill Tremasov, la Russie n’a pas connu une période aussi longue d’appauvrissement depuis les années 1990. Les couches les moins aisées sont les premières touchées, mais les classes moyennes souffrent aussi. En cinq ans, la part des Russes qui considèrent qu’ils appartiennent à cette catégorie est passée de 60 % à 47 %. La tendance est d’autant plus marquée que la part de salariés du secteur public, et donc en grande partie dépendant d’un budget soutenu par les exportations de matières premières, est très élevée en Russie (40 % contre 13 % en Allemagne, par exemple).

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