La Russie annonce l’achèvement du retrait kurde du nord de la Syrie

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Des patrouilles russo-turques permettront de vérifier « prochainement » si les combattants kurdes se sont effectivement retirés, comme l’affirme Moscou, a indiqué mardi le ministre turc de la défense.

Le Monde avec AFP Publié le 30 octobre 2019 à 00h27

Temps de Lecture 3 min.

La Russie, acteur clé dans le conflit syrien, a annoncé, mardi 29 octobre, la fin du retrait des forces kurdes du nord de la Syrie, où des combats meurtriers entre soldats syriens et turcs accentuent la volatilité de la situation sur le terrain.

Selon les termes d’un accord conclu le 22 octobre par les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) avait jusqu’à mardi 16 heures pour se retirer de ses positions frontalières de la Turquie.

Cette milice – qui a activement aidé la coalition internationale à vaincre militairement les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) mais qui est considérée comme « terroriste » par Ankara – a achevé son retrait de la zone, a assuré la Russie. M. Erdogan a dit avoir été mis au courant par Moscou de ce retrait « total ».

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La Turquie entend mettre en place une « zone de sécurité »

Les forces kurdes avaient déjà éloigné ces derniers jours leur artillerie lourde et les blindés de plusieurs secteurs frontaliers.« Le retrait des unités armées du territoire sur lequel un corridor de sécurité doit être créé a été terminé plus tôt que prévu », a déclaré mardi le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou.

Des patrouilles russo-turques permettront de vérifier « prochainement » si les combattants kurdes se sont effectivement retirés, comme l’affirme Moscou, a indiqué le ministre turc de la défense, Hulusi Akar, sans donner de date, selon la télévision privée NTV.

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La Turquie « n’hésitera pas » à reprendre les opérations militaires dans le nord-est de la Syrie si elle y repère des combattants kurdes à proximité de la frontière turque, a déclaré mardi le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. « Dix-huit personnes qui ont affirmé être des éléments du régime [du président syrien Bachar al-Assad] ont été capturées vivantes au sud-est de Ras al-Aïn », une ville frontalière stratégique, pendant des patrouilles de reconnaissance, a également annoncé le ministère turc de la défense.

Une trêve émaillée d’accrochages

Ankara a lancé une offensive le 9 octobre contre les YPG, avec pour but affiché de mettre en place une « zone de sécurité » d’une trentaine de kilomètres de profondeur pour éloigner les YPG, avant d’interrompre son opération à la faveur de deux accords négociés séparément avec les Etats-Unis et la Russie.

Mardi, des combats ont opposé les armées turque et syrienne pour la première fois depuis l’arrivée des soldats du régime syrien dans le nord de la Syrie, qui s’y sont déployés à la demande des Kurdes après l’annonce du retrait américain.

Bien que l’offensive d’Ankara est à l’arrêt depuis l’accord russo-turc, la trêve est émaillée d’accrochages entre les groupes syriens proturcs et les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les YPG et désormais soutenues par Damas.

Cinq soldats syriens ont été tués par des « tirs d’artillerie » turcs, et un sixième a été « exécuté » par les rebelles proturcs près du village d’Al-Assadiya, à moins de 10 km de la frontière, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Il s’agit des premiers combats entre soldats turcs et syriens depuis le lancement de l’offensive turque, d’après l’ONG,.qui affirme que des affrontements ont également opposé les soldats de Damas à des supplétifs syriens d’Ankara.

Mardi, une patrouille de la police militaire russe au poste-frontière de Derbassiyé (nord-est) a aussi été la cible d’un tir d’obus d’Ankara, selon l’agence officielle Sana, qui a dénoncé une « agression turque ». Elle a fait état de six civils syriens blessés.

Conformément à l’accord russo-turc, la Turquie garde la haute main sur une autre région frontalière du nord-est longue de 120 km, dont elle a pris le contrôle au cours de son offensive.

Reconfiguration des forces sur le terrain

De son côté, le pouvoir syrien se déploie dans des secteurs du nord qui lui échappaient depuis 2012, et son armée se retrouve désormais à proximité de soldats turcs. Cette reconfiguration des forces sur le terrain illustre la complexité du conflit syrien qui implique aujourd’hui de multiples belligérants et des puissances étrangères, avec des alliances en constante évolution.

Longtemps fer de lance de la lutte anti-EI, les forces kurdes, affaiblies par l’offensive turque, ont mis en garde contre une résurgence djihadiste alors qu’elles retiennent encore des milliers de djihadistes, dont des Européens et des Américains, dans plusieurs prisons à travers le nord-est syrien.

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