La Roumanie, championne d’Europe des amendes pour non-respect du confinement

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Penché sur un petit bureau, Vasile Bundea, remplit consciencieusement le formulaire qui lui permet de sortir faire ses courses pendant le confinement. « Il faut faire très attention, explique-t-il. La moindre faute peut coûter une fortune. » Fin avril, cet ingénieur dans une entreprise à Bucarest s’était vu infliger une amende équivalant à 450 euros, parce qu’il s’était trompé de date, et cette erreur lui avait coûté la moitié de son salaire. « J’ai essayé de négocier avec les policiers mais ça n’a pas marché, raconte-t-il. Encore une comme ça et je peux dire adieu à un mois de salaire. Ces amendes sont vraiment exagérées. »

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La Roumanie est la championne des « amendes Covid-19 » en Europe. Depuis la mi-mars, 300 000 amendes d’un montant variable compris entre 450 et 4 500 euros ont été dressées à tous ceux qui ne respectaient pas le confinement, alors que le salaire moyen est de 700 euros. Un pactole qui a atteint 120 millions d’euros. Mais cette cagnotte gouvernementale a pris fin le 6 mai lorsque la Cour constitutionnelle a estimé que ces amendes étaient anticonstitutionnelles.

« Appel à l’anarchie »

« Le gouvernement a choisi d’agir en force et n’a pas respecté les droits fondamentaux des Roumains, a fustigé Marcel Ciolacu, chef de file de l’opposition sociale-démocrate. Les gens sont punis parce que le gouvernement n’a pas été capable de faire une loi valable pour tout le monde. »

Furieux, le premier ministre libéral Ludovic Orban n’a pas caché sa colère face à la décision de la Cour. « C’est une décision contraire à l’état de droit qui favorise ceux qui ne respectent pas les consignes de confinement, a-t-il déclaré. Elle méprise les millions de Roumains qui, eux, les respectent. C’est un appel à l’anarchie qui montre que la Cour constitutionnelle est devenue l’ennemie de la Constitution. »

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En état d’urgence depuis la mi-mars, la Roumanie devait lever progressivement le confinement à partir du 15 mai. Mais les autorités s’apprêtent à approuver un décret d’urgence avant mercredi 13 mai, visant à maintenir les consignes de confinement.

En réunion d’urgence lundi 11 mai, le gouvernement a promis de rétablir ses pouvoirs par décret. Mais il n’est sans doute qu’au début de ses peines, car les 300 000 Roumains qui se sont vus infliger une amende peuvent désormais la contester en justice. « Nos tribunaux sont déjà très encombrés, affirme Renata Weber, une avocate qui fait fonction de médiatrice en Roumanie. Le gouvernement devrait annuler ces amendes en décrétant une amnistie au motif que leur montant est trop élevé. »

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