la révolte des prisons italiennes

0
71

[ad_1]

Par

Publié aujourd’hui à 00h43

Les vidéos sont aussi virales que l’épidémie qui touche la Péninsule. Sur les réseaux sociaux, impossible d’échapper à ces images d’Italiens qui, pour se donner du baume au cœur face au Covid-19, poussent la chansonnette au balcon, poumons gonflés. Parmi les morceaux fréquemment repris, le « tube » des années de plomb, Il Mio Canto Libero (« Ma chanson de liberté »), de Lucio Battisti (1973), figure en bonne place : « Dans un monde prisonnier/Nous respirons, libres », disent les paroles. Au sein des prisons transalpines, la ritournelle résonne avec un écho tragique : depuis l’annonce, le 7 mars, de la suspension des visites de proches, les établissements pénitentiaires sont le théâtre d’effroyables scènes de violences. Le 11 mars, le garde des sceaux, Alfonso Bonafede (Mouvement 5 étoiles), dressait un premier bilan : 6 000 détenus impliqués dans les désordres, 600 lits détruits, des dégâts matériels estimés à 35 millions d’euros…

« Notre pays n’avait pas connu de révoltes d’une telle ampleur depuis les années de plomb, quand les Brigades rouges protestaient contre leur détention », s’alarme Rita Bernardini

D’après les spécialistes du monde carcéral sollicités par Le Monde, la situation, très tendue, serait désormais « sous contrôle », malgré la confusion qui continue d’entourer le déroulé des faits. Selon Stefano Anastasia, cofondateur de l’association d’aide aux détenus Antigone et contrôleur général des lieux de privation de liberté du Latium et d’Ombrie, des incidents auraient éclaté dans 49 des 189 établissements pénitentiaires du pays. « Si je me fie aux chiffres que l’on me rapporte, une soixantaine d’agents auraient été blessés et 14 détenus seraient morts, officiellement par overdose de méthadone, même si cela reste à éclaircir », explique-t-il. Pour l’ancienne députée radicale Rita Bernardini, très engagée sur la question carcérale, les troubles auraient frappé 29 prisons : « Notre pays n’avait pas connu de révoltes d’une telle ampleur depuis les années de plomb, quand les Brigades rouges protestaient contre leur détention », s’alarme-t-elle.

Il semble aujourd’hui acquis que les premières violences se sont produites en Campanie, dans la prison de Salerne, dont le deuxième étage a été détruit par 120 détenus, l’après-midi du 7 mars. Aussitôt, la colère a gagné l’établissement voisin de Poggioreale, à Naples, puis le reste de la Botte. Le 9 mars, neuf détenus ont été retrouvés morts à Modène, en Emilie-Romagne. « Les révoltes ont éclaté le week-end, quand tout est plus vide et plus triste, indique Marcello Marighelli, le contrôleur général des lieux de privation de liberté de cette région du centre du pays. Je viens de visiter la prison, elle est dans un état de désolation indescriptible. L’infirmerie, comme une bonne partie des locaux administratifs, a été saccagée. Nous sommes en train d’organiser le transfert des détenus vers d’autres établissements. »

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: