La réplique sans concession des conservateurs allemands aux propositions de Macron sur l’Europe

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La chef de file de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, suggère de créer un siège européen au Conseil de sécurité de l’ONU.

Par Cécile Boutelet Publié aujourd’hui à 10h40, mis à jour à 10h40

Temps de Lecture 4 min.

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La dirigeante de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer, en décembre 2018, à Hambourg.
La dirigeante de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer, en décembre 2018, à Hambourg. Markus Schreiber / AP

La réponse allemande la plus étoffée jusqu’ici à la tribune adressée aux « citoyens d’Europe » par Emmanuel Macron n’est sans doute pas celle qu’attendait le président français, ni sur le fond ni sur la forme. Ce n’est pas la chancelière Angela Merkel qui prend la parole, mais sa successeure à la tête de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), Annegret Kramp-Karrenbauer, surnommée « AKK ». La présidente de la formation a fait paraître une tribune, dimanche 10 mars, dans le journal dominical Welt am Sonntag, sur sa vision de l’Europe face aux propositions du président français.

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La lettre d’AKK n’a évidemment pas le même statut que si elle avait été écrite par Angela Merkel et ne doit pas être considérée comme telle. Mme Kramp-Karrenbauer n’est pas membre du gouvernement et ne détient aucun mandat. Elle ne représente que son parti, à l’aube de la campagne pour les élections européennes de mai. Mais sa tribune souligne son ambition à accéder à la chancellerie, et en dit long sur les divergences de vues qui opposent le président français et la chef de file du premier parti d’Allemagne, plus libérale et conservatrice que la chancelière.

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Dans son texte, AKK commence par souligner qu’elle partage le postulat du président français selon lequel l’Europe doit agir de toute urgence face aux stratégies américaine et chinoise, aux attaques russes ou aux menaces sur le mode de vie et les valeurs européennes. Face à ces menaces, « notre Europe doit être plus forte », écrit-elle.

« Le centralisme européen, l’étatisme européen, la communautarisation des dettes, l’européanisation des systèmes de protection sociale et du salaire minimum seraient la mauvaise voie »

Mais, dans son esprit, les moyens de parvenir à cet objectif diffèrent souvent de ceux avancés par Emmanuel Macron. Le renforcement de l’Union, estime-t-elle, passe d’abord par l’économie, avant le politique. « Le premier enjeu est de préserver notre prospérité. Dans le marché unique européen comme ailleurs, il faut produire des richesses avant de les distribuer », écrit-elle. Si elle défend l’idée d’un marché intérieur bancaire, elle reprend le credo libéral et anticentraliste cher à la CDU : « Nous devons miser sur un système reposant sur la subsidiarité, la responsabilité individuelle et les devoirs qui en découlent. Le centralisme européen, l’étatisme européen, la communautarisation des dettes, l’européanisation des systèmes de protection sociale et du salaire minimum seraient la mauvaise voie. » Toutes les mesures sociales proposées par Emmanuel Macron sont donc rejetées par AKK, notamment l’idée du salaire minimum européen et d’un « bouclier social » qui garantirait aux travailleurs européens « la même rémunération sur le même lieu de travail ».

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