« La reconstruction devra être inédite » au sein de l’UE

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Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, le 14 novembre 2019 à Bruxelles.
Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, le 14 novembre 2019 à Bruxelles. Francois Lenoir / REUTERS

Thierry Breton est en charge du marché intérieur au sein de la Commission dirigée par Ursula von der Leyen. L’ancien ministre français des finances revient sur la proposition faite lundi 18 mai par la France et l’Allemagne de mettre sur pied un plan de relance européen de 500 milliards d’euros, financé par de la dette émise par l’Union européenne, et donc garanti par l’ensemble des Etats membres. La Commission présentera son propre projet de relance le 27 mai pour faire face à l’épidémie de Covid-19.

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Quel regard portez-vous sur le plan de relance européen qu’ont imaginé la France et l’Allemagne ?

C’est un acte politique extrêmement fort. La chancelière allemande et le président français rappellent ainsi que la crise actuelle est sans précédent dans notre histoire, que personne – aucun pays, aucun secteur, aucun emploi – n’y échappe, que la reconstruction devra donc être inédite et nécessitera d’avoir des outils nouveaux. Et de laisser derrière nous les querelles du passé. On ne va pas rebâtir le monde d’après avec les schémas et les outils du monde d’avant. C’est le message que nous adresse le couple franco-allemand.

La Commission a déjà dit qu’elle ne reprendrait pas, in extenso, la proposition franco-allemande…

Cette proposition franco-allemande nous oblige, nous, tous les Européens, même si elle n’émane que de deux Etats membres. Elle donnerait à la Commission une puissance de feu considérable par le canal de subventions directes. En empruntant 500 milliards d’euros, elle pourrait générer une réponse à la crise de l’ordre du millier de milliards d’euros, comme Ursula von der Leyen [la présidente de l’exécutif européen] en a exprimé le souhait.

Dans ce cas, il faudrait qu’elle utilise une petite partie de cette enveloppe pour garantir des prêts à long terme, ce qui, avec les effets de leviers habituels, démultiplierait sa force de frappe…

Absolument. Mais il faut de toute façon trouver une réponse qui puisse convenir aux Vingt-Sept.

Les pays dits « frugaux » (Autriche, Pays-Bas, Danemark, Suède) semblent s’être ralliés à l’idée d’une dette commune. En revanche, ils veulent que cet argent soit prêté aux pays qui en ont besoin, et non pas transféré. Peuvent-ils évoluer ?

Je crains que tous ceux qui pensent encore que cette crise n’est qu’un mauvais rêve, et imaginent que l’on reviendra au monde d’avant, ne se trompent lourdement. Au demeurant, ce serait une erreur de vouloir reconstruire en nous appuyant sur les instruments et les schémas antérieurs. Avec leur initiative commune, l’Allemagne et la France ont indiqué qu’elles avaient parfaitement intégré la nouvelle donne. S’agissant de ceux que l’on qualifie de « frugaux », j’entends leurs positions, je les respecte bien entendu. Mais il faut tout remettre à plat et discuter sur la base d’un concept désormais incontournable, celui de la solidarité.

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