« La question d’un éventuel dialogue de l’Iran avec les Etats-Unis en soulève une autre : à quelle fin ? »

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Une rencontre entre les présidents Donald Trump et Hassan Rohani n’a rien de sûr, mais il faut bien commencer quelque part, estime, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 04h42 Temps de Lecture 4 min.

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Donald Trump, président des États-Unis, lors du sommet du G7 le 26 août à Biarritz.
Donald Trump, président des États-Unis, lors du sommet du G7 le 26 août à Biarritz. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR “LE MONDE”

Quelles sont les chances de dialogue entre les Etats-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire de la République islamique ? Le seul fait de poser cette question est un progrès. On s’interrogeait jusqu’alors sur les risques de guerre entre les deux pays dans le golfe Arabo-Persique. N’en déplaise aux docteurs « y a qu’à » et éternels esprits chagrins, ce glissement thématique est largement dû aux efforts du président français Emmanuel Macron.

Loin de l’empressement médiatique, la diplomatie est affaire de temps. Quand le secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger négociait un désengagement entre les armées arabe et israélienne, dans les années 1970, il y mettait des mois – sans être sûr du résultat. Les pourparlers sur le contrôle des armes nucléaires durant la guerre froide prenaient des années. La diplomatie, cette volonté de prendre le pas sur le tumulte des passions, est un boulot ingrat. Le succès n’est jamais garanti et, en démocratie, ne rapporte guère de voix.

Un double objectif

Le bilan du G7 de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) – la réunion annuelle de l’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni – sur l’affaire nucléaire iranienne est une ouverture : la possibilité d’une rencontre entre les présidents américain Donald Trump et iranien Hassan Rohani. Rien n’est sûr, mais il faut bien commencer quelque part.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Biarritz, Macron réussit un sommet du G7 qui s’annonçait pourtant délicat

La présence du ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sur la côte des Basques témoignait peut-être d’un changement de climat. Informé au préalable de cette visite, Trump ne s’y est pas opposé, même s’il n’a pas rencontré l’Iranien. De même, celui-ci ne se serait pas rendu à Biarritz sans le feu vert implicite du Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, le vrai patron à Téhéran.

Résultat ? « Dans certaines circonstances », Trump juge « réaliste » une prochaine rencontre – à l’ONU en septembre ? – avec Rohani. Sous certaines conditions, notamment la levée des sanctions américaines – de certaines sanctions ? – qui pèsent sur l’Iran, Rohani est prêt à s’entretenir avec le président américain.

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En dénonçant unilatéralement, en mai 2018, l’accord de mise sous contrôle international du programme nucléaire iranien, conclu à Vienne le 14 juillet 2015, Trump avait un double objectif. Il voulait un accord plus contraignant. Il souhaitait y inclure des clauses limitant l’arsenal de missiles balistiques iraniens et l’expansionnisme de Téhéran dans le monde arabe.

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