« La question de la candidature de la Géorgie à l’UE se pose »

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Pour l’ex-diplomate française, élue présidente du pays en novembre 2018, la Géorgie doit d’abord « être au clair sur ses attentes et sur ses capacités ».

Propos recueillis par Sylvie Kauffmann Publié aujourd’hui à 10h40, mis à jour à 11h24

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Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue géorgienne, Salomé Zourabichvili, le 19 février, à l’Elysée.
Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue géorgienne, Salomé Zourabichvili, le 19 février, à l’Elysée. Michel Euler / AP

Elue présidente de Géorgie le 28 novembre 2018 avec près de 60 % des suffrages, Salomé Zourabichvili, ancienne diplomate française, devait s’entretenir avec le président Emmanuel Macron mardi 19 février à Paris. C’est sa deuxième visite officielle à l’étranger, après Bruxelles.

Sans contester votre élection, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l’OSCE, a critiqué l’effacement, entre les deux tours, de la dette de 600 000 personnes grâce à des fonds privés liés au chef du parti, le Rêve géorgien, qui soutenait votre candidature. Que répondez-vous à ces critiques ?

Il y a eu des critiques comme il y en a partout aujourd’hui de par le monde, et la violence dans la compétition électorale n’est pas une exclusivité de la Géorgie. Moi-même, je n’avais jamais vu, dans les précédents scrutins, un tour aussi personnel et aussi violent. Il y a eu, incontestablement, un facteur technologique russe dans cette campagne.

L’OSCE, dont j’ai vu les représentants, a formulé des recommandations pour les prochaines élections. En tant que présidente, je suis une des garants de leur mise en œuvre. La question de la dette était au cœur du travail du gouvernement bien avant l’élection présidentielle – le surendettement est un problème aigu en Géorgie –, mais la promesse de son règlement, avec des fonds privés, a en effet été faite entre les deux tours.

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L’OSCE a aussi critiqué une certaine confusion entre le parti au pouvoir et l’Etat.

Dans le régime parlementaire qu’a adopté la Géorgie, le président est au-dessus des partis, ce qui devrait remettre progressivement les institutions sur le devant de la scène. L’une de mes grandes tâches est de renforcer la fonction présidentielle, dans sa symbolique. Le président doit être respecté parce qu’il incarne l’Etat, même s’il a perdu une partie de ses pouvoirs. Ma vision de cette fonction, avec la légitimité conférée par le suffrage universel, est que la parole du président, garant des orientations du pays sur l’Europe grâce à la constitution, permet de peser pour accompagner les évolutions de la société géorgienne.

J’ai aujourd’hui une distance totale avec le parti qui a soutenu ma candidature, il n’y avait pas d’accord préélectoral et je n’ai plus eu de rencontre avec le parti depuis mon élection. J’ai été reconnaissante de son soutien, mais je n’en suis pas redevable. Cette position est renforcée par le fait que j’ai un mandat de six ans et que je n’aurai pas à me faire réélire, vu mon âge – 66 ans – et vu la Constitution, qui prévoit que le prochain président sera élu par le Parlement.

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