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La caricature est tentante : vus de loin, les Etats-Unis ont deux visages. Côté face, un président dont l’unilatéralisme et le goût de la provocation ont aliéné les alliés les plus indulgents. Le hard power à l’état brut. Côté pile, l’homme le plus admiré du monde, selon l’institut de sondage britannique YouGov qui a posé la question en 2019 dans 41 pays : Bill Gates. Milliardaire et philanthrope, l’ex-PDG et cofondateur de Microsoft n’exerce aucune responsabilité politique. Mais s’il fallait quelqu’un pour incarner le soft power américain en 2020, ce serait lui.
Personne au monde ne se dépense plus, au sens propre et au sens figuré, pour la santé publique que cet homme de 64 ans, à la tête de la fondation à laquelle il a donné 36 milliards de dollars (32,7 milliards d’euros) de sa fortune personnelle.
En vingt ans, il en a fait, avec sa femme Melinda et un autre milliardaire-philanthrope célèbre, Warren Buffett, la plus grande organisation caritative privée de la planète. Aujourd’hui, la Fondation Gates est un acteur international majeur dans les domaines de la santé et du développement.
Lorsque Bill Gates appelle, les dirigeants du monde entier décrochent le téléphone
Au moment où, en pleine pandémie, Donald Trump suspend la contribution des Etats-Unis à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Bill Gates, lui, réoriente tout le travail de sa fondation vers la lutte contre le coronavirus et y ajoute 305 millions de dollars. Il aiguillonne la recherche sur les vaccins et les traitements, mobilise des usines pour qu’elles soient prêtes à les fabriquer, le moment venu, dans le monde entier, car « on n’a jamais produit 7 milliards de vaccins ».
Alors que la Maison Blanche, censée préparer le sommet du G7 de juin, n’avance toujours pas la moindre initiative, Bill Gates, lui, discrètement, agite les gouvernements pour leur faire adopter un agenda commun de lutte contre le coronavirus. Lorsque Bill Gates appelle, les dirigeants du monde entier décrochent le téléphone − y compris à l’Elysée.
Et tout cela irrite. En quelques semaines, il est devenu l’épicentre de la révolte antivaccins et anticonfinement. Les conspirationnistes de tout poil se déchaînent contre lui. Selon Yahoo News et YouGov, 44 % des électeurs républicains américains pensent qu’il veut utiliser le vaccin contre le Covid-19 pour implanter des puces de géolocalisation sur leur corps.
Gouvernements pris de court
Qui a peur de Bill Gates ? La pandémie de Covid-19 lui a offert une tribune mondiale dont il se serait bien passé. Cette tribune, il s’en était emparé depuis plusieurs années, tout en prêchant, il faut bien le reconnaître, dans le vide : la vidéo prémonitoire de son Ted Talk de 2015, l’intervention publique dans laquelle il prévient que l’humanité s’expose à des épidémies bien plus dévastatrices que celle d’Ebola l’année précédente, a tourné en boucle pendant le confinement − un peu tard.
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