la presse turque pro-gouvernementale dénonce un « complot » étranger

0
186

[ad_1]

Pour les médias qui soutiennent le pouvoir, le raisonnement est simple : tout ce qui est négatif en Turquie vient de l’étranger.

Par Publié aujourd’hui à 11h50, mis à jour à 11h53

Temps de Lecture 1 min.

Article réservé aux abonnés

Ekrem Imamoglu salue la foule,  après l’annonce de sa victoire à la mairie d’Istanbul, le 23 juin.
Ekrem Imamoglu salue la foule,  après l’annonce de sa victoire à la mairie d’Istanbul, le 23 juin. Onur Gunay / AP

Tout au long de la campagne électorale pour la mairie d’Istanbul, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est acharné à décrire l’opposition unie autour de la candidature d’Ekrem Imamoglu comme porteuse d’un projet maléfique conçu avec l’aide de l’étranger dans le but de le renverser. « Les difficultés que la Turquie connaît en ce moment ne sont pas dues au hasard. Qu’y a-t-il au sein des organisations terroristes ? Qui sont ces gens-là ? Nos alliés ! Ils distribuent des armes aux terroristes et ça continue… Actuellement ils n’ont qu’un seul but : renverser l’AKP ! », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une réunion de son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), le 12 juin à Ankara.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Election municipale en Turquie : Erdogan perd Istanbul, cœur de son pouvoir

M. Erdogan a adopté depuis un ton plus modéré, allant jusqu’à féliciter Ekrem Imamoglu pour sa victoire sur les réseaux sociaux, dimanche 23 juin. La presse progouvernementale peine pour sa part à changer de discours. Le thème du « complot » ourdi depuis l’étranger continue à alimenter les titres. Le raisonnement est simple : tout ce qui est négatif en Turquie vient de l’étranger.

« Enorme scandale ! »

Mauvais joueur, le quotidien progouvernemental Yeni Akit attribuait dimanche soir la victoire d’Ekrem Imamoglu au soutien reçu de la presse étrangère et de la députée européenne Kati Piri, qui « soutient le terrorisme et se réjouit du résultat à Istanbul ».

« Enorme scandale ! », a dénoncé le journal, fidèle porte-voix du pouvoir islamo-conservateur. M. Imamoglu est fustigé : « Il n’a pas vu les 16 millions de musulmans [à Istanbul], il leur a préféré les 170 000 non-musulmans ! » Le journal faisait allusion aux discours rassembleurs tenus par Ekrem Imamoglu sitôt après l’annonce de son écrasante victoire sur Binali Yildirim, son rival de l’AKP, ancien premier ministre et ami proche du numéro un turc.

Face à ses partisans, il a déclaré : « Dans cette ville, il n’y a pas de problèmes de minorités. Nous nous tenons côte à côte, tous ensemble avec les Kurdes, les Arméniens, les Assyriens, les juifs. » C’est justement grâce à sa personnalité, rassembleuse et optimiste, qu’une majorité de Stambouliotes a voté pour lui, dimanche 23 juin. Profondément divisée, frappée de plein fouet par la récession économique, la société turque semble être devenue réfractaire, au moins à Istanbul, à la rhétorique agressive des islamo-conservateurs.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: