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Souvent engagés, les journaux britanniques sont régulièrement pris à partie par les partisans du départ de l’Union européenne.
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LETTRE DE LONDRES
Pas facile d’être journaliste au pays du Brexit. Manchester, 30 septembre. Deuxième jour du congrès annuel du parti conservateur. La journée tire à sa fin. Dans une salle pleine à craquer, d’éminents « brexiters » – Jacob Rees-Mogg, le ministre des relations avec le Parlement, les députés Steve Baker et Andrea Jenkyns – disent tout le bien qu’ils pensent d’un Royaume-Uni « libéré » de l’Union européenne (UE).
Dans l’assistance, un conservateur nord-irlandais prend le micro et assène : « On en a marre de cette presse de gauche, la BBC, le Guardian et tout ça ! » L’assistance approuve bruyamment. Mme Jenkyns, redoutable oratrice, ajoute : « J’en ai vraiment assez moi ! Pourquoi ces médias n’expliquent-ils pas à quel point un gouvernement mené par Jeremy Corbyn [leader de la gauche] serait dévastateur pour le pays ? ! »
C’est Aubrey Allegretti, de la chaîne Sky News (pas vraiment à gauche), qui a allumé la mèche, à son corps défendant. Le journaliste politique s’est pourtant contenté de faire son travail et a demandé à M. Baker « de qui il parlait, quand il disait que tout le monde doit modérer son langage », et s’il voterait pour un accord de divorce avec Bruxelles. Evidemment, beaucoup dans la salle ont dû penser à Boris Johnson, dont la propension à qualifier de « trahison » la tentative réussie des « remainers » de bloquer un « no deal » à la Chambre des communes a créé la polémique. Aubrey Allegretti a tweeté dans la foulée la réponse de M. Baker, qui l’a mal pris et le lui a vertement signifié.
« C’est souvent comme cela »
« C’est souvent comme cela », soupire le jeune homme à la fin de la conférence, un peu secoué, alors que l’attachée de presse de Jacob Rees-Mogg vient lui glisser quelques mots de réconfort. « Les opinions sont tellement polarisées », s’excuse t-elle. Difficile en effet de garder son calme, quand remainers et brexiters se livrent à une vraie guerre de tranchée et que les esprits, dans les deux camps, sont hystérisés par trois années de débat vain autour du Brexit.
Une journaliste du Daily Mirror (tabloïd de gauche) a essuyé les mêmes huées quelques heures plus tôt, à la suite d’une question sur la violence en politique lors d’un colloque du Bruges Group, un think tank de brexiters durs. Là encore, les députés John Redwood et Mark François ont tiré à vue sur la BBC et le Guardian.
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