La présidence impériale de Donald Trump

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Les limogeages dans l’administration américaine continuent, entraînant la multiplication des intérimaires, parfois à des postes sensibles. Elle dévoile ainsi le dédain profond de Donald Trump pour les institutions.

Par Gilles Paris Publié aujourd’hui à 06h00

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Le président Donald Trump le 11 avril à Washington.
Le président Donald Trump le 11 avril à Washington. Evan Vucci / AP

Analyse. Les départs au sein du gouvernement de Donald Trump sont devenus si fréquents qu’il devient difficile d’en tenir la comptabilité. Celui de la secrétaire (ministre) à la sécurité nationale qui s’occupe de l’immigration, Kirstjen Nielsen, le 7 avril, avait été précédé l’avant-veille par l’éviction du responsable de la police anti-immigration. Il a été suivi le lendemain par la démission du patron du Secret Service, qui est chargé de la protection des personnalités et donc de la sécurité du président des Etats-Unis. Cette instabilité avait été inaugurée par la démission du premier conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn, vingt-quatre jours seulement après l’arrivée du milliardaire à la Maison Blanche.

Cette valse est brutale. Il n’est plus question comme par le passé que le limogé reste en poste en attendant la nomination puis la confirmation de son successeur. Elle est aussi sans précédent. En un peu plus de trois ans, quinze postes gouvernementaux ont changé de titulaires, au lieu de sept pendant la même période pour le premier mandat du démocrate Barack Obama et quatre seulement pour celui du républicain George W. Bush. Cette valse pourrait être réduite à une illustration du caractère excentrique d’un président qui se présentait avant son élection comme « le seul capable de remettre en route Washington », si elle ne dévoilait pas le dédain profond de Donald Trump pour les institutions qu’il a juré de respecter et de défendre en prenant ses fonctions.

Les limogeages répétés annoncés par le président sur son compte Twitter ont en effet entraîné la multiplication des intérimaires, parfois aux postes les plus sensibles. Alors que les Etats-Unis sont toujours engagés dans la plus longue de leurs guerres, en Afghanistan, le poste de secrétaire à la défense est occupé provisoirement par l’ancien numéro deux de James Mattis parti en décembre 2018, Patrick Shanahan, et ce depuis le 1er janvier. Comme celui de secrétaire à l’intérieur du 2 janvier au 11 avril, et celui de la sécurité intérieure depuis 8 avril.

S’y ajoutent ceux d’ambassadeur aux Nations unies, de l’équivalent du ministre du budget et même du poste correspondant à celui de secrétaire général de la Maison Blanche (chief of staff), tous occupés par des intérimaires depuis le 1er ou le 2 janvier. Outre le secrétaire aux petites entreprises, six autres agences fédérales, dont celle chargée des catastrophes naturelles et celle des denrées alimentaires et des médicaments, sont également dirigées par des responsables provisoires dans « une administration de bureaux vides », selon la formule d’un observateur étranger. La comptabilité du Washington Post et du Partnership for Public Service, une organisation indépendante spécialisée dans la gouvernance, montre que la majorité des ministères compte, en effet, un tiers des postes renouvelés à chaque alternance (spoil system) non pourvus, dont la moitié ou plus pour ceux de la justice, du travail et de l’intérieur.

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