la première fois que « Le Monde » l’a écrit

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Alexeï Navalny en juin 2017, lors d’une marche commémorant le second anniversaire de la mort de l’opposant Boris Nemtsov.

Opposant à Vladimir Poutine déjà, mais surtout ultranationaliste : c’est ainsi qu’apparaît Alexeï Navalny le 11 juin 2008 dans Le Monde : « Quatre formations ultranationalistes russes se sont entendues, dimanche 8 juin, pour promouvoir ensemble leurs idées, présenter des candidats communs aux élections et lutter contre la “russophobie”. » Parmi elles, le parti Le Peuple, dirigé par Navalny. Dans leur collimateur se trouvent autant le pouvoir que les immigrés venus du Caucase. Est-ce pour contrebalancer la présence au sein de cette alliance d’antisémites notoires ? Le leader du parti Le Peuple « a insisté sur le caractère “démocratique” de la nouvelle coalition nationaliste », écrit Marie Jégo.

La correspondante à Moscou campe deux ans plus tard un autre Navalny, plus conforme à l’image actuelle de l’opposant victime d’un empoisonnement en Russie jeudi 20 août. L’avocat est à la tête du site Internet Rospil qui pourfend la corruption, ce qui lui vaut d’être comparé au fondateur de WikiLeaks. « Alexeï Navalny n’a pourtant rien d’un Julian Assange, écrit Marie Jégo le 10 décembre 2010. Il est, de son propre aveu, “un petit moustique dont les piqûres font mal”. Cet avocat de 34 ans, regard bleu à la Bruce Willis et tête bien faite, séjourne actuellement à l’université Yale, aux États-Unis, où il a décroché une bourse. Depuis des années, ses révélations captivent la blogosphère russe. » Un an plus tard, au lendemain d’élections législatives aux résultats contestés, le voici devenu « une figure de ­l’opposition russe qui monte », écrit Le Monde le 8 décembre 2011. Ce qui lui vaut déjà des ennuis. Arrêté au cours d’une manifestation, il est condamné à quinze jours de détention pour trouble à l’ordre public.

« Qui est Alexeï Navalny ? Un nouveau Lénine ? Le fossoyeur du régime de Vladimir Poutine ? », interroge Marie Jégo quelques semaines plus tard. « Marié, père de deux enfants, orthodoxe pratiquant, Alexeï Navalny est la nouvelle coqueluche de la jeune génération, résolue à en finir avec l’impunité et les mensonges de l’élite politico-militaire », poursuit-elle. Il enjoint « la jeunesse à prendre son destin en main » : « Impossible de tabasser et d’arrêter des ­centaines, des milliers ou des millions de ­personnes. Nous ne sommes pas du bétail. Nous existons ! », lance-t-il au cours d’une manifestation. Son activisme a d’autres ­vecteurs : « Grâce à son statut d’actionnaire minoritaire, Alexeï Navalny peut assister aux assemblées générales des grandes compagnies. Gazprom, Transneft, Rosneft, aucune ne trouve grâce à ses yeux : trop opaques, engluées dans les combines et le népotisme. » C’est d’ailleurs en dévoilant d’importants détournements de fonds lors de la construction d’un oléoduc par Transneft qu’il a acquis sa notoriété.

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