La Pologne secouée par un documentaire accablant sur la pédophilie dans l’Eglise

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Le film, vu 11 millions de fois en trois jours, s’immisce dans la campagne des européennes.

Par Jakub Iwaniuk Publié aujourd’hui à 12h16, mis à jour à 12h17

Temps de Lecture 124 min.

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Un tabou est définitivement en train de tomber dans le dernier bastion catholique d’Europe. Les révélations sur le caractère systémique de la pédophilie dans l’Eglise se multiplient en Pologne. Celui déclenché, samedi 11 mai, par le film documentaire indépendant Seulement ne le dis à personne aura assurément un impact plus profond et durable que les autres.

Financé par des dons d’internautes, diffusé sur le réseau de vidéos en ligne YouTube, le film, d’une durée de deux heures, est devenu en l’espace d’un week-end un véritable phénomène de société. Mardi matin, trois jours après sa mise en ligne, il affichait plus de 11 millions de vues. Dans un pays de 40 millions d’habitants, dont 40 % fréquentent la messe dominicale, il a déclenché une véritable tempête politico-médiatique, en pleine campagne des élections européennes.

Le caractère inédit du documentaire, fruit d’une consciencieuse enquête journalistique, est de confronter directement des victimes de prêtres pédophiles, en caméra cachée, avec leurs agresseurs. A plusieurs reprises, ces derniers avouent leurs actes, et tentent de demander pardon, surpris par ces rencontres inattendues, des dizaines d’années après les faits. Les nombreux témoignages de victimes, poignants, font l’effet d’un électrochoc. Leurs signalements des faits aux autorités ecclésiastiques et leurs tentatives de communication se heurtent systématiquement à un mur.

« Compensation » financière

En écho au scandale du prélat Henryk Jankowski, le prêtre attitré du syndicat Solidarnosc et icône de la lutte contre le communisme, une séquence du film montre le prêtre Franciszek Cybulski, confesseur, conseiller et ami de longue date de Lech Walesa, avouer ses actes pédophiles face à une de ses victimes, avant de lui proposer de l’argent « en compensation ».

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Le film démontre la manière dont la hiérarchie ecclésiastique camoufle systématiquement et minimise la gravité des comportements pédophiles. Les journalistes filment ainsi un prêtre au passé carcéral, ayant une interdiction à vie de travailler avec des mineurs, en train d’animer une colonie spirituelle réservée aux enfants. Dès la sortie du film, le prêtre incriminé a demandé à sa hiérarchie d’être « reconverti à l’état de laïc ».

A cet égard, ce documentaire constituera sans aucun doute un tournant : face à l’ampleur du scandale, pour la première fois, tout semble indiquer qu’aussi bien l’épiscopat que les responsables politiques veulent convertir leurs paroles en actes. D’habitude dans une position de déni face aux révélations mettant en cause l’Eglise, l’épiscopat s’est empressé de communiquer, allant jusqu’à « remercier » l’auteur du film, Tomasz Sekielski.

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