« La politique européenne de cohésion n’est pas une œuvre de charité »

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« Aucun fonds européen ne vient compenser la perte annuelle de 10 % des médecins roumains, partis soigner des patients à l’Ouest. » (Photo : le Parlement européen à Bruxelles avec les drapeaux des nations.)
« Aucun fonds européen ne vient compenser la perte annuelle de 10 % des médecins roumains, partis soigner des patients à l’Ouest. » (Photo : le Parlement européen à Bruxelles avec les drapeaux des nations.) XAVIER RICHER / Photononstop

Tribune. Les Français ont le plombier polonais. A l’Est, nous avons le patron français. Je suis une élue roumaine d’origine française. Que je sois à Paris, en visite, ou à Bucarest, où j’habite, je fais mes courses chez Carrefour et Auchan. A la maison, en Roumanie, mon eau est fournie par Veolia, mon gaz par GDF-Suez. Pour le téléphone, c’est Orange. Et je règle toutes ces factures par l’intermédiaire d’une branche locale de la Société générale.

Cet état de fait résulte d’un accord passé entre l’est et l’ouest de l’Europe. Après la chute du mur de Berlin [le 9 novembre 1989], quand l’Europe centrale et orientale s’est rapprochée de l’Union européenne (UE), les gouvernements de l’Est ont levé les barrières à l’échange de marchandises et à la libre circulation des investissements et des capitaux.

L’ouverture s’est faite sans conditions. Sans surprise, les grosses multinationales n’ont fait qu’une bouchée de la concurrence locale atrophiée par des décennies de collectivisme. Des secteurs entiers de l’économie sont passés dans les mains de patrons d’entreprises occidentales.

En contrepartie, les gouvernements d’Europe de l’Ouest se sont engagés à aider l’ancien bloc communiste à rattraper son retard et ce, grâce à leurs savoir-faire et aux subventions européennes. Le pacte était clair et mutuellement bénéfique. Et il a fonctionné pendant des années. C’est la magie de ce que l’on appelle la politique européenne de cohésion.

Les plus riches grincent des dents

Mais aujourd’hui, les gouvernements ouest-européens sont en train de revenir sur leurs promesses. Le projet de budget européen pour la période 2021-2027 présenté par la Commission européenne prévoit une coupe de 10 % dans les politiques de cohésion. Les Etats les plus riches grincent des dents.

En amont d’un sommet européen où les chefs d’Etats et de gouvernements doivent discuter des finances de l’Union, les premiers ministres du Danemark, de la Suède, de l’Autriche et des Pays-Bas ont rédigé une lettre acrimonieuse qui se résume en une phrase : « En tant que contributeurs nets, nous sommes disposés à payer plus au budget européen que ce que nous en retirons, mais il y a des limites. »

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La petite histoire que se raconte le groupe des « contributeurs nets » est idyllique. Les gouvernements ouest-européens seraient des âmes charitables qui viendraient au secours de leurs voisins de l’Est. Des voisins d’ailleurs assez ingrats si l’on considère les cas de messieurs Orban et Kaczynski, qui empochent des chèques européens d’une main et font des doigts d’honneur à Bruxelles de l’autre. Mais la réalité macroéconomique, elle, raconte une tout autre histoire.

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