La philanthropie, passage obligé pour les milliardaires américains

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Publié aujourd’hui à 19h09, mis à jour à 19h20

En dépit de son divorce, Jeff Bezos demeure l’homme le plus riche du monde. Et sans doute l’un des plus pingres, malgré ses 114 milliards de dollars (103 milliards d’euros), selon le classement 2019 du magazine Forbes. Le fondateur d’Amazon, 56 ans, n’est-il pas l’un des rares à ne pas avoir signé l’appel lancé en 2010 par son homologue de Microsoft, Bill Gates, et l’investisseur Warren Buffet, incitant les milliardaires à donner la moitié de leur fortune à des œuvres philanthropiques ? Son ex-femme l’a fait, tout comme quelque 200 autres ultra-riches de la planète. Mais pas Jeff Bezos lui-même. Tout en saluant l’initiative de son ancienne compagne (« Je suis fier d’elle »), il n’a pas semblé savoir quoi faire de ses milliards.

Devant la pression, en 2017, il a fini par lancer sur Twitter un appel à ses abonnés : « Cherche idées. » Dans un petit texte, il esquissait sa philosophie philanthropique – « Aider les gens, ici et maintenant » – et citait un projet à Seattle, sa ville d’origine, destiné à soutenir les sans-abri. Ses détracteurs jugèrent alors la démarche un brin hypocrite alors qu’il s’était opposé à un impôt local censé régler le problème que l’expansion d’Amazon a amplifié. Le New York Times ricana, notant que M. Bezos prenait à dessein le contre-pied des milliardaires « classiques », désireux, à les entendre, d’investir pour le futur et le bien de l’humanité à long terme. Jeff Bezos, lui, voulait agir vite, mais se gardait bien d’indiquer les sommes concernées. Jusqu’à présent, « sa philanthropie est restée un mystère », a écrit le quotidien new-yorkais.

Depuis, Jeff Bezos a un peu avancé. En 2018, il est enfin entré dans le cercle des 50 premiers donateurs annuels américains, devenant même le premier mécène de l’année grâce à un don de 2 milliards de dollars pour les sans-abri et des écoles maternelles pour les enfants défavorisés. Il n’empêche, l’homme reste mal aimé, et sous surveillance comptable : le site Quartz a noté qu’après tout, ce don de 2 milliards de dollars ne représentait que 1,3 % de sa fortune.

« Les diamants, les yachts et les Rembrandt »

M. Bezos, c’est le milliardaire qui brise le pacte américain – déjà moribond –, dogme selon lequel, une fois fortune faite, le riche doit rendre à la communauté tout ou partie de l’argent que le succès et Dieu lui ont permis d’amasser. Le voici érigé, bien malgré lui, en symbole du tumulte autour des milliardaires. S’ils n’ont jamais été aussi puissants en apparence, il fait un sale temps pour eux, actuellement, aux Etats-Unis. Après avoir longtemps incarné le rêve américain, ils sont contestés pour ne pas payer d’impôts ou si peu : Amazon, la société de M. Bezos, n’a pas versé un centime d’impôt fédéral en 2017 et 2018, tandis que les 400 premiers contribuables du pays ont un taux d’imposition inférieur à celui de leur secrétaire et du contribuable moyen, ont révélé les économistes français Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, installés à Berkeley (Californie). Amazon est également accusé de détruire le petit commerce, de verser des salaires de misère, et a été bouté début 2019 hors du district de Queens, à New York, par des habitants hostiles à la gentrification de leur quartier. Tant pis pour les 25 000 emplois à la clé.



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