La perspective d’un accord entre Rome et Pékin inquiète les partenaires de l’Italie

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Les Etats-Unis ont été les premiers à s’inquiéter publiquement de cet accord, en affirmant qu’il met en péril l’ensemble du dispositif d’alliance entre Rome et ses alliés occidentaux.

Par Frédéric Lemaître et Jérôme Gautheret Publié aujourd’hui à 11h25

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Le port de Trieste (Italie), le 8 octobre 2017.
Le port de Trieste (Italie), le 8 octobre 2017. ALBERTO PIZZOLI / AFP

La nouvelle, annoncée par le sous-secrétaire d’Etat italien au commerce, Michele Geraci, a semé le trouble chez l’ensemble des partenaires stratégiques de l’Italie. Rome s’apprêterait, vendredi 22 mars, à l’occasion d’une visite officielle du président chinois, Xi Jinping, à signer un protocole avec Pékin concernant son projet de « nouvelles routes de la soie ». La formalisation de l’accord pourrait intervenir le jour même où, à Bruxelles, se tiendra un conseil européen. Difficile d’imaginer symbole plus embarrassant, alors que depuis la constitution du gouvernement Conte, au printemps 2018, les relations entre l’Italie et l’UE sont particulièrement tendues.

Lire notre chronique : « La Chine aimerait séduire. La vérité est qu’elle fait peur, à tort ou à raison »

En signant ce document d’intention, le gouvernement italien deviendrait un partenaire privilégié de la Chine dans son grand projet eurasiatique. En retour, Pékin s’engagerait à investir dans des infrastructures italiennes : on parle du transport ferroviaire, mais aussi du port de Trieste. « Avec toutes les précautions nécessaires, cette adhésion (…) représente une opportunité pour notre pays », a assuré le premier ministre italien, Giuseppe Conte, vendredi 8 mars, à Gênes. Pourtant, c’est justement la faiblesse des « précautions » italiennes qui préoccupe les alliés traditionnels de l’Italie, en premier lieu les Etats-Unis.

Commencées en 2017, à l’époque du gouvernement de centre-gauche de Paolo Gentiloni, les négociations en vue de l’accord ne sont pas à mettre uniquement au crédit de l’actuel gouvernement italien, constitué de l’alliance de deux formations, la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (antisystème), qui multiplient les signes de défiance envers les alliés traditionnels du pays. Il s’inscrit dans la continuité des efforts italiens pour s’attirer les bonnes grâces des investisseurs chinois, qui ont conduit par le passé à des opérations spectaculaires, comme l’acquisition du géant du pneumatique Pirelli par China Chemical, en 2015.

Opacité

Mais, ici, il ne s’agit pas uniquement d’un pays économiquement affaibli qui cherche à traiter avec un puissant investisseur potentiel. En parvenant à un tel accord avec un membre fondateur de l’Union européenne, qui plus est membre du G7, Pékin obtiendrait un succès diplomatique majeur. « Si cela se fait, c’est une très mauvaise nouvelle pour la cohésion européenne », analyse le sinologue François Godement, expert de l’Institut Montaigne et auteur d’un récent rapport sur les relations entre la Chine et l’Union européenne.

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