« La PAC, une catastrophe agricole commune »

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Un champ touché par la sécheresse, à Geestland, en Allemagne, le 17 août 2018.
Un champ touché par la sécheresse, à Geestland, en Allemagne, le 17 août 2018. PATRIK STOLLARZ / AFP

Un regard neuf sur nos problèmes a souvent beaucoup à nous apporter. Sur un sujet complexe aussi ressassé que la politique agricole commune (PAC) européenne, des observateurs extérieurs sont sans doute mieux à même de distinguer les faits saillants qui désormais nous échappent, c’est-à-dire tout ce que des décennies de pollution délibérée du débat public, d’arguties et de batailles picrocholines ont fini par noyer dans un océan d’insignifiances et de diversions. Porté depuis l’autre rive de l’Atlantique, un tel regard sur la PAC nous est offert, ces jours-ci, par le New York Times.

Le quotidien a mobilisé, pendant des mois, une demi-douzaine de journalistes sur cet unique sujet. Ils ont enquêté dans neuf pays dont la France, ont bataillé pour obtenir des documents financiers qu’on souhaitait soustraire à leur curiosité, ont interrogé des dizaines de scientifiques, d’agriculteurs, de responsables nationaux ou européens. La conclusion de leur enquête, dont le dernier volet a été publié le 25 décembre, est que la PAC est « un système de subventions délibérément opaque, faussé par la corruption et le conflit d’intérêts, et qui sape complètement les objectifs environnementaux de l’Union ».

La PAC, c’est d’abord l’un des systèmes de subventions les plus importants au monde, probablement le plus important. En 2018, elle a distribué quelque 60 milliards d’euros aux exploitants des Etats membres. Au plus grand bénéfice de qui ? L’enquête du New York Times a commencé en Europe centrale, où « les subventions agricoles européennes sont utilisées pour soutenir les oligarchies locales et produisent la version moderne d’un système féodal corrompu ».

Captation frauduleuse du foncier

Selon l’enquête du quotidien, le fait que la plus grande part des subventions de la PAC puisse être indexée sur la taille des exploitations, conjugué aux marges de manœuvre dont chaque Etat membre dispose dans l’attribution des fonds, a favorisé des mécanismes d’annexion ou de captation frauduleuse du foncier agricole.

En Hongrie, le gouvernement d’extrême droite de Viktor Orban a cédé « des milliers d’hectares de terres publiques aux membres de sa famille et à ses proches, dont un ami d’enfance qui est devenu l’un des hommes les plus riches du pays », écrit le New York Times. En République tchèque, le premier ministre, Andrej Babis, a récolté en 2018 quelque 40 millions d’euros de subventions de la PAC. En Slovaquie et en Bulgarie, ces aides nourrissent « des procédés mafieux d’accaparement des terres ».

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