La Norvège discute de la frontière des glaces

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Vie des idées. Suivre les recommandations des scientifiques et renoncer à l’exploration des réserves d’hydrocarbures en mer de Barents, au risque de perdre d’énormes sommes d’argent, ou bien passer outre et profiter du réchauffement de la planète pour relancer la production de gaz et de pétrole dans une région particulièrement sensible, et participer à l’échec de l’accord de Paris, malgré des ambitions écologiques revendiquées ? Tel est le dilemme que va devoir résoudre la Norvège, dans les semaines qui viennent.

Au cœur de ce débat hautement idéologique, une question scientifique : celle de la localisation de la frontière de la zone de glace – iskanten, en norvégien. C’est-à-dire l’endroit où l’eau se transforme en glace, dans la mer de Barents, au nord-ouest du pays. Un lieu qui peut varier d’un mois ou d’une année à l’autre, en fonction de la température de l’eau et de la force des vents.

Jusqu’à présent, les scientifiques avaient utilisé des relevés réalisés entre 1967 et 1989, pour délimiter cette frontière, caractérisée par une probabilité de 30 % ou plus d’y trouver de la glace en avril. De leur côté, les députés s’étaient engagés à ne délivrer aucun permis d’exploration de gisements pétroliers et gaziers au nord de cette ligne.

Mais à mesure que le climat se réchauffe, et avec lui la mer de Barents, la pression s’est intensifiée pour redéfinir la frontière. En janvier 2015, le gouvernement de centre droite a annoncé qu’il allait faire une nouvelle proposition, sur la base des recommandations d’un groupe d’experts baptisé « Faglig Forum », constitué de représentants d’une douzaine d’administrations et d’instituts de recherche.

Une différence de 150 000 km²

Or pour la première fois, les experts ne sont pas parvenus à se mettre d’accord. D’un côté, le Directoire du pétrole recommande de conserver les 30 % de probabilité de glace en avril, basé sur des relevés de 1988 à 2017, ce qui permettrait de faire remonter la frontière vers le nord et de potentielles gigantesques réserves d’hydrocarbures.

De l’autre côté, l’Institut polaire, soutenu par l’ensemble des autres organisations, a demandé que la frontière soit dessinée bien plus au sud, au moindre signe de glace observée en avril (avec 0,5 % de probabilité). Le directeur de l’Institut polaire, Ole Arve Misund, justifie cette recommandation par de nouvelles études ayant révélé que la zone frontière constituait un « point chaud » de biodiversité, dont dépendent de nombreuses espèces animales, qui viennent s’y nourrir et se reproduire. « La moindre fuite de pétrole pourrait avoir des conséquences désastreuses, or il n’y a jamais de risque zéro », argue-t-il.

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