La mue des sociaux-démocrates danois, favoris des législatives

0
148

[ad_1]

Le parti de centre gauche a droitisé son programme sur l’immigration, afin d’attirer les électeurs séduits par le Parti du peuple danois, lors du scrutin de mercredi 5 juin.

Par Publié aujourd’hui à 05h52, mis à jour à 06h30

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Des militants sociaux-démocrates et d’autres libéraux, le 19 mai à Odense.
Des militants sociaux-démocrates et d’autres libéraux, le 19 mai à Odense. RITZAU SCANPIX / REUTERS

Sur le papier, il a réussi son pari. En convoquant des élections législatives le 5 juin, dix jours après le scrutin du 26 mai, le premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, espérait donner un second souffle à sa campagne. Avec 23,5 % des voix et une première place, le leader du Parti libéral est le grand vainqueur des européennes. Pourtant, il faudrait un miracle pour qu’il puisse rester à la tête du gouvernement. Car si son parti s’en sort bien, ses alliés s’effondrent, le Parti du peuple danois (DF, nationaliste) en tête.

En face, le « bloc rouge », composé des sociaux-démocrates, des sociaux-libéraux (Radikale Venstre), du Parti populaire socialiste et de la Liste d’unité, est crédité de 54 % des voix. Cette solide majorité devrait permettre à Mette Frederiksen, la chef de file des sociaux-démocrates, de diriger le prochain gouvernement.

Son programme peut se résumer en quelques mots : recentrage à gauche sur la politique économique et sociale, et droitisation sur l’immigration et l’intégration. L’objectif : récupérer l’électorat populaire, siphonné depuis vingt ans par la droite nationalise.

Le scrutin de 2015 avait provoqué un séisme au sein du parti à la rose : « Les sociaux-démocrates ont beau avoir fait un très bon score, ils n’étaient plus le premier parti des travailleurs, qui ont massivement voté pour le Parti du peuple danois », rappelle le politologue Perer Nedergaard. A l’époque, Helle Thorning-Schmidt avait dû quitter le pouvoir après avoir remporté le scrutin, faute de majorité au Parlement.

Mette Frederiksen a pris la tête de la formation en juin 2015. Issue de son aile gauche, elle s’est souvent opposée aux partisans d’une politique migratoire restrictive. « Son passage au ministère du travail, puis à la justice, lui a ouvert les yeux sur les failles de la politique d’intégration danoise », assure Thomas Larsen, auteur de sa biographie.

La crise migratoire, un « déclencheur »

Le journaliste révèle l’existence d’un document stratégique, datant de 2014 et élaboré dans la perspective de son élection, qui estime qu’en manquant de fermeté le parti a rendu ses électeurs « nerveux » et les a conduits dans les bras du Parti du peuple danois. Selon ce document, la reconquête de l’électorat nécessite un positionnement fort sur « la politique des valeurs ».

L’arrivée de 21 000 demandeurs d’asile au Danemark en 2015, et la traversée du pays par des dizaines de milliers d’autres en route vers la Suède et la Finlande, « a servi de déclencheur », selon Perer Nedergaard. Au Parlement, les sociaux-démocrates votent toutes les restrictions proposées par la droite et les nationalistes. Ils approuvent la fermeture des frontières, défendent l’existence d’un camp de rétention où sont parquées des familles, malgré les critiques des associations, et soutiennent même le principe d’une île où seront envoyés les déboutés de l’asile.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: