La mort de Li Rui, ancien secrétaire de Mao

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L’ancien cadre du Parti communiste chinois, critique envers le régime, est mort le 16 février à Pékin, à l’âge de 101 ans.

Par Brice Pedroletti Publié aujourd’hui à 14h26

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Li Rui, en 2006, à Pékin.
Li Rui, en 2006, à Pékin. GOH CHAI HIN / AFP

Ses appels incessants à des réformes politiques en Chine, à la libération de Liu Xiaobo lors de son procès en 2009, ou encore à la liberté de publication et de recherche en avaient fait le chef de file des vieux libéraux au sein Parti communiste : Li Rui est mort le 16 février à Pékin. Il avait 101 ans.

Ancien secrétaire de Mao devenu opposant et prisonnier politique, puis réintégré dans les rangs du parti comme haut fonctionnaire au temps des réformes, il finit directeur adjoint du puissant département de l’organisation du Parti communiste chinois (la DRH interne) avant d’être mis à pied en 1984 pour avoir refusé d’accorder un traitement favorable à des rejetons de dirigeants. Commença alors une longue retraite, prolifique.

Le quotidien nationaliste chinois Global Times a critiqué, dans une des rares tribunes publiées le 17 février en Chine pour sa mort, cet officiel « soutenu par les forces intérieures anti-establishment et certaines puissances occidentales » mais qui « bénéficiait de tous les privilèges que l’Etat pouvait fournir [aux hauts cadres retraités du parti] ».

Témoin de nombreux épisodes de l’histoire chinoise

« Il y a une ambiguïté du parti avec les vieux cadres : Li Rui avait été condamné et exclu du parti, mais il est revenu, était logé dans un très bel appartement, bénéficiait des marques de respect qu’on accorde aux vieux cadres, invités aux congrès du parti tous les cinq ans. Mais ses sorties et critiques étaient détestées. Il fait partie de ces gens entrés au parti par idéalisme, des démocrates qui se sont toujours opposés à la dictature. Pour eux, le parti s’était fourvoyé avec Mao », explique le sinologue Jean-Philippe Béja, directeur de recherche émérite au CNRS.

Dans l’une de ses dernières lettres aux délégués du 19e congrès, en octobre 2017, Li Rui s’était élevé contre le refus de regarder l’histoire en face, fustigeant la reprise en main, depuis 2016, de la revue libérale Yanhuang Chunqiu (les annales de l’histoire chinoise) et la censure de ses propres livres.

Protagonistes de nombreux épisodes-clés de l’histoire de la Chine populaire, Li Rui a livré ses témoignages d’« insider » dans plusieurs ouvrages interdits en Chine mais publiés à Hongkong, dont d’épaisses Mémoires, Li Rui’s Oral Account of Past Events (2013, en chinois, non traduit). Un autre livre, Lushan Huiyi Shilu (« la véritable histoire de la conférence de Lushan », en chinois, non traduit), publié en 2009, relate les détails inédits de la session du comité central de 1958 lors de laquelle Mao va renverser à son avantage les critiques formulées par le maréchal Peng Dehuai au sujet du Grand Bond en avant.

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