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Carl-Henning Wijkmark, romancier et essayiste, s’est éteint à Stockholm le 4 septembre, deux mois avant son 86e anniversaire et avant la réédition en France de son roman La Mort moderne (Payot-Rivages).
Né le 21 novembre 1934 à Stockholm dans une famille d’enseignants, il n’a pas connu son père, mort deux ans plus tard, et cette absence marquera plusieurs de ses livres. Le jeune Carl-Henning s’intéresse à la littérature et aux sciences humaines, fait une partie de ses études à Munich, réside à l’étranger – en France, en Allemagne – pendant de longues périodes, traduit Nietzsche et Lautréamont, Walter Benjamin et Roger Vailland, écrit des essais.
En 1972, Wijkmark fait une entrée fracassante dans la littérature avec Jägarna pa Karinhall (« Les Chasseurs de Karinhall », non traduit), une « satire pornographique » de l’entourage de Göring, genre choisi, expliquait-il, pour montrer l’obscénité inhérente au régime nazi. Ce brûlot sera suivi par La Mort moderne (1978 ; Le Passeur, 1997 ; réédition Cénomane, 2009), une dystopie glaçante sur l’euthanasie et la « valeur marchande » de la vie humaine. « Wijkmark avait une vingtaine d’années d’avance sur son époque », écrivait le journaliste et écrivain allemand Hans Magnus Enzensberger à la parution de l’édition allemande, ajoutant que la réalité l’a rattrapé et qu’il était urgent d’en prendre la mesure.
Talent protéiforme
Wijkmark n’a jamais cessé de surprendre ses lecteurs. Par la diversité des sujets, d’abord : La Draisine (1983, Actes Sud, 1986) raconte le voyage d’un jésuite belge, en compagnie de trois singes, du Congo au Brésil, à bord d’une draisine à voile, à la veille de la première guerre mondiale ; 1962 (1986, Actes Sud, 1987, réédité sous le titre Derniers jours, Cénomane, 2007) est consacré à la guerre d’Algérie ; Da Capo (1994, Belfond, 1996), à la chute du Mur ; Toi qui n’existes pas (1997, Esprit ouvert, 2003), à la « guerre d’hiver » en Finlande. Dans seulement deux de ses romans l’action se déroule dans son pays natal : Le Mur noir (2002, Cénomane, 2011) revient sur la problématique « neutralité » de la Suède durant la seconde guerre mondiale, et La Nuit qui s’annonce (2007, Cénomane, 2009) rejoint La Mort moderne dans le questionnement sur le système de santé, la maladie, les soins palliatifs.
A la diversité de thèmes correspondait la diversité de styles et d’approches. Talent protéiforme, l’écrivain disposait d’une palette riche et variée, d’une capacité à incarner les idées abstraites en personnages vivants et de donner à ses réflexions la forme d’épisodes palpitants.
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