La mémoire collective blessée de l’ex-URSS

0
118

[ad_1]

Sur la place Rouge, à Moscou, commémoration des soixante-douze ans de la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie, le 9 mai  2017.
Sur la place Rouge, à Moscou, commémoration des soixante-douze ans de la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie, le 9 mai  2017. NATALIA KOLESNIKOVA / AFP

Il n’est pas rare de voir resurgir, des années après, les traumatismes du passé à l’échelle d’une nation. En Espagne, le transfèrement de la dépouille de Franco de son mausolée vers un cimetière de la banlieue de Madrid, en octobre 2019, a rouvert des blessures mal cicatrisées. Un projet de réforme du code pénal, annoncé par le gouvernement de Pedro Sanchez en mars, et destiné à criminaliser l’apologie du franquisme, a remis du sel sur la plaie. Quarante-cinq ans après sa mort, le Caudillo hante encore la mémoire de son pays.

En Corée du Sud, en Argentine, en Algérie, partout, des événements traumatiques, hier surmontés tant bien que mal dans la douleur, restent aujourd’hui source de profondes divisions. Mais une région du monde, presque un continent, occupe toujours une place à part : l’ex-URSS. Trente ans après sa disparition, l’Union soviétique, formellement démantelée en 1991, continue de nourrir les peurs et les rancœurs avec une acuité renouvelée. Soumis au même joug communiste que les Russes, les anciens territoires et républiques liés par le pacte de Varsovie affichent une animosité décuplée vis-à-vis de Moscou.

Dépression collective

La faute à Vladimir Poutine, dont l’agressivité, alimentée par une propagande sans limite, n’a cessé d’augmenter depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et le conflit dans l’est de l’Ukraine ; mais aussi à une Europe divisée face aux crises, tiraillée par le départ des Britanniques ; et à une Amérique dominée par l’imprévisibilité de son dirigeant, Donald Trump. Les traumatismes d’hier, qui se sont transmis aux générations post-soviétiques, refont en effet surface, de façon particulièrement vive, dans les trois petits Etats baltes – Estonie, Lettonie et Lituanie annexés en 1940 après avoir été envahis et vidés de leurs communautés juives par Hitler et les collaborateurs.

La Lituanie, rappelait récemment le secrétaire général de son ministère des affaires étrangères, Laimonas Talat-Kelpsa, « bénéficie aujourd’hui d’une présence physique des troupes de l’OTAN et des Etats-Unis ; pourtant, sa population mentionne toujours la Russie et la guerre en premier lieu lorsqu’on lui demande de définir une menace ». « Se peut-il, poursuivait-il en faisant référence aux difficultés internes, que notre société soit malade et que le nom de la maladie ne soit pas lié à un coronavirus ? »

En Lituanie, la courbe des suicides, qui avait baissé avec l’adhésion à l’Union européenne en 2004, a recommencé à grimper depuis 2012

Il vous reste 62.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: