« La marée noire a causé des dégâts permanents »

0
125

[ad_1]

« Ce qui rend cette marée noire unique – outre sa taille et sa portée, qui étaient sans précédent – est probablement le nombre de types d’écosystèmes qui ont été touchés. Et à notre connaissance, l’impact réel du déversement n’est pas encore terminé. » Dix ans après la pire marée noire de l’histoire des Etats-Unis, c’est ainsi que Tracey Sutton, chercheur en écologie océanique et directeur du Deepend Consortium, qui étudie l’impact de la catastrophe de Deepwater Horizon, en évalue les conséquences. Il est l’un des multiples experts qu’a interrogé Oceana, l’une des principales organisations de lutte pour la protection des océans, pour dresser le bilan de cet événement.

Le 20 avril 2010, la plate-forme Deepwater Horizon opérée par le groupe pétrolier BP explosait, tuant onze employés. Plus de 750 millions de litres de pétrole étaient déversés dans le golfe du Mexique. En 2019, la région du Golfe a produit un nombre record de près de 2 millions de barils par jour, sur une production totale de 13 millions de barils par jour aux Etats-Unis.

Au-delà des conséquences économiques et sur la santé des populations, Diane Hoskins, l’auteure du rapport publié par Oceana à l’occasion de ce dixième anniversaire, revient sur les conséquences à long terme pour l’environnement et sur les risques actuels.

Que sait-on aujourd’hui de l’ampleur des impacts sur la biodiversité ?

Ce désastre a eu des conséquences dévastatrices pour l’environnement. Pour donner quelques exemples, pendant cinq ans, 75 % des grossesses chez les dauphins ont échoué, c’est-à-dire qu’ils ont fait des fausses couches ou que les bébés sont mort-nés. La population de rorquals de Bryde, l’une des espèces de baleines les plus menacées, a diminué de 22 %. Jusqu’à 170 000 tortues de mer sont mortes, des centaines de milliers d’oiseaux – certaines estimations parlent de 800 000 oiseaux tués –, 8,3 millions d’huîtres… Certaines populations de poissons, de crevettes ou de calamars ont baissé de 50 % à 85 %.

Les animaux qui vivent en surface n’ont pas été les seuls à avoir été touchés.

En effet, les zones profondes ont aussi été affectées par la marée noire et par les opérations menées pour retirer le pétrole. Des scientifiques ont décrit de larges pans du plancher océanique comme étant des « décharges de déchets toxiques », où des éléments de la vie marine que l’on trouve habituellement ont complètement disparu. L’abondance et la diversité des animaux des grands fonds marins ont été réduites dans une zone trois fois plus grande que Manhattan ! Ces régions sont des endroits où l’on trouve généralement une forte biodiversité et ces dégradations ont un impact sur toute la chaîne alimentaire.

Il vous reste 37.87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: