La manne pétrolière a enfermé l’Algérie de Bouteflika dans une économie de rente

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Grâce à la principale ressource naturelle du pays, le régime algérien a acheté la paix sociale et consolidé son assise politique pendant une décennie. Il a aussi négligé de développer les autres secteurs de son économie.

Par Charlotte Bozonnet et Amir Akef Publié aujourd’hui à 18h00

Temps de Lecture 5 min.

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Quand Abdelaziz Bouteflika arrive à la tête de l’Etat algérien en avril 1999, le cours du baril de pétrole (brent) est à moins de 19 dollars. Trop peu pour un pays qui tente de solder une décennie de guerre civile coûteuse au plan humain mais aussi matériel. Le nouveau président le sait : il faut offrir de l’apaisement à une population éprouvée par le conflit et appauvrie par la mise en œuvre en 1994, sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI), d’un plan d’ajustement structurel.

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Le recours à l’endettement extérieur, qui rappelle trop la chute dans les « bras du FMI », n’est pas une option. M. Bouteflika cherche alors les financements qui lui manquent dans la principale ressource naturelle du pays : les hydrocarbures. En décembre 1999, il place son vieil ami, Chakib Khelil, depuis longtemps installé aux Etats-Unis, à la tête du secteur de l’énergie.

L’homme connaît parfaitement le domaine pétrolier et fixe le cap : il faut produire plus de pétrole pour engranger plus de devises. La Sonatrach, le groupe pétrolier public, n’en a pas les moyens. Khelil décide alors d’attirer les multinationales en élaborant une nouvelle loi sur les hydrocarbures qui rétablit le régime des concessions et supprime la sacro-sainte règle du 51/49 (qui impose une participation nationale majoritaire dans tout projet d’investissements étrangers).

Le jackpot de la flambée des cours du brut

La « loi Khelil », comme on l’appelle en Algérie, rencontre des résistances mais finit par passer. Elle ne sera pourtant jamais appliquée. Certains affirment que le président vénézuélien Hugo Chavez aurait convaincu M. Bouteflika de ne pas appliquer un texte qui fait la part belle aux multinationales. Des experts soulignent de leur côté que la hausse continue des prix du pétrole entamée en 2003 – avec un pic à plus de 110 dollars en 2011 – a gonflé les recettes, dispensant l’Algérie d’ouvrir son secteur pétrolier.

Quoi qu’il en soit, la flambée des cours du brut se révèle un véritable jackpot pour le pays. Selon l’expert financier Ferhat Aït Ali, interrogé en janvier 2016 dans le quotidien algérien El Watan, les recettes en devises ont atteint plus de 840 milliards de dollars entre 2000 et 2014. Et chacun de poser la même question : où est passé l’argent du pétrole ?

Nombre d’Algériens pointent la corruption, une réalité structurelle confirmée par de retentissantes affaires. Il reste néanmoins qu’une partie des recettes est allée dans les transferts sociaux : subventions aux produits alimentaires de base, aux carburants et à l’électricité.

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