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Dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », analyse les derniers développements de la laborieuse sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
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Tribune. Le Royaume-uni veut sortir du club européen et il n’y arrive pas. Pourtant, les clubs, les Britanniques connaissent. On entre et on sort en suivant les règles.
Alors pourquoi le Brexit est-il si difficile ? Pourquoi la première ministre Theresa May semble-t-elle condamnée à encaisser échec sur échec quand elle présente son projet de retrait de l’Union européenne (UE) devant la Chambre des communes ? Pour une raison de fond : un malentendu sur la notion de souveraineté.
Les Brexiters ont emporté le référendum du 23 juin 2016 (51, 9 % en faveur du « Leave », le départ) sur une belle formule : reprendre le contrôle du pays, « take back control ». Remettre des frontières. Retrouver une pleine indépendance en quittant l’UE. Libérer une énergie bridée par les règles de « Bruxelles ». Rendre à la Chambre des communes le monopole de l’exercice de la souveraineté au sein et à l’extérieur du Royaume uni – et peu importe qu’elle ne l’a jamais perdu…
Entendue au-delà de sa stricte signification politico-juridique, la souveraineté est une belle chose, signifiant la capacité d’un pays à agir sur sa destinée et à défendre ses intérêts.
Si l’on pense que cet objectif est mieux assuré en dehors qu’au sein de l’UE, le Brexit est une affaire simple. Mais, au-delà des batailles byzantines affectant le Parlement de Westminster, ces deux années et demi de débat outre-Manche ont manifesté une vérité : la souveraineté, ça ne marche plus comme « avant ». Dans un certain nombre de domaines, l’aptitude d’un pays européen à peser aujourd’hui sur sa destinée dépend de sa relation à l’UE – membre à part entière ou associé, pays tiers.
Des brutes et quelques truands
Le Financial Times rapportait récemment une information significative. Le Brexit accompli, Londres veut négocier un accord de libre-échange avec Washington.
Fort bien, ont dit les Américains, mais à une condition : vous acceptez nos poulets lavés au chlore et nos bœufs nourris aux hormones, ce dont les Britanniques n’ont aucune envie. La même revendication figure dans le dialogue commercial entre l’UE et les Etats-Unis. Mais jusqu’à présent, l’UE résiste, forte d’un marché de quelque 500 millions de consommateurs qui lui donne un certain poids dans la négociation. Seuls, combien de temps tiennent les Britanniques face à la demande américaine ? Qui est « souverain » dans cette affaire ?
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