La lutte contre les inégalités pourrait passer au second plan du G7

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Nombre d’associations redoutent que les dirigeants se contentent de déclarations de bonnes intentions sur le sujet.

Par Publié aujourd’hui à 11h33

Temps de Lecture 3 min.

Des manifestants anti-G7, à Hendaye, le 22 août.
Des manifestants anti-G7, à Hendaye, le 22 août. Emilio Morenatti / AP

« Le capitalisme tel que nous l’avons connu au XXe siècle a conduit à la destruction des ressources naturelles et à la croissance des inégalités : il est dans une impasse, nous devons le refonder. » Ces paroles ne sont pas celles d’un militant altermondialiste, mais un extrait du discours scandé depuis des mois par Bruno Le Maire, le ministre français de l’économie, lorsqu’il évoque la priorité de la présidence tricolore du G7.

Officiellement, l’objectif du sommet de Biarritz est en effet « la lutte contre les inégalités ». Celle-ci doit notamment passer, insiste Paris, par une ambitieuse remise à plat de la fiscalité internationale, afin de limiter l’optimisation et l’évasion fiscales pratiquées par les grandes entreprises. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ces pratiques coûtent près de 240 milliards d’euros par an aux Etats.

En minant les recettes à disposition des gouvernements, elles contribuent au creusement des inégalités et à la défiance croissante des citoyens envers la mondialisation. « Partout dans le monde, nous sommes témoins de manifestations d’un sentiment d’injustice porté par ceux qui se sentent oubliés de la mondialisation », détaille l’Elysée sur le site consacré au G7, dans la liste de ses priorités.

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Pour bien faire les choses, Emmanuel Macron a associé le secteur privé et la société civile au travail sur le sujet. Vendredi 23 août, il devait notamment recevoir les représentants de l’initiative Business for Inclusive Growth (B4IG), une coalition de 34 multinationales, pesant plus de 1 000 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. Toutes ont signé une charte les engageant à « intensifier leur action pour faire progresser les droits humains à tous les stades de leurs chaînes de valeur (…) et à renforcer l’inclusion dans leurs écosystèmes internes et externes ».

De leur côté, les ministres des finances du G7 se sont entendus, lors de leur réunion à Chantilly, les 17 et 18 juillet, sur une double nécessité : instaurer un impôt minimum mondial sur les bénéfices, et mieux imposer les activités numériques, sur le modèle de la « taxe GAFA » adoptée par la France en juillet – et contestée depuis par Donald Trump.

« Réparer leurs erreurs »

En théorie, les chefs d’Etat doivent reprendre cet accord à leur compte à Biarritz. Mais face à la longue liste des tensions géopolitiques et commerciales également au programme, celui-ci risque fort de passer au second plan. Ou de se limiter à des déclarations de bonnes intentions.

C’est du moins la crainte des associations et ONG également invitées au G7, ou participant au contre-sommet organisé non loin, à Hendaye et à Irun (Espagne). « Tout en multipliant les grands discours sur les dangers des inégalités, les pays du G7 ont encouragé le développement d’un système inégalitaire qui permet aux multinationales et aux ultra-riches de contrôler les décisions politiques, dénonce ainsi Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France, dans un communiqué. IIs ont maintenant la responsabilité de réparer leurs erreurs et d’être acteurs des solutions nécessaires pour y répondre. »

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Dans un rapport sur le sujet publié cette semaine, l’institut de recherche de la société de conseil McKinsey rappelle que les écarts de richesse se sont creusés au sein des économies industrialisées ces dernières années. « En 2014, dans l’OCDE, les ménages appartenant aux 1 % les plus riches captaient 11 % du revenu total avant impôt, soit presque deux fois plus qu’en l’an 2000 (6 %) », détaille le rapport, ajoutant que « le revenu disponible réel a fortement baissé depuis 2005 pour 25 % des citoyens dans six pays du G7 ».

Les ONG, elles, soulignent que la lutte contre les inégalités de revenu ne sera efficace que si elle est menée de front avec celle contre le réchauffement climatique, et avec celle pour la réduction des inégalités hommes-femmes. Deux thèmes également à l’affiche de l’ambitieux programme du G7.

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