La liberté de la presse prise au piège des « nouvelles routes de la soie » chinoises

0
153

[ad_1]

Pour accompagner son projet de constructions d’infrastructures à travers le monde, Pékin ne laisse rien au hasard et a confié à 40 médias « internationaux » le soin de promouvoir cette initiative.

Par Frédéric Lemaître Publié le 09 mai 2019 à 00h03

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Des journalistes travaillent à proximité d’un écran publicitaire pour le Belt and Road forum, le 27 avril à Pékin.
Des journalistes travaillent à proximité d’un écran publicitaire pour le Belt and Road forum, le 27 avril à Pékin. ANDY WONG / AP

LETTRE DE PÉKIN

Certains médias ont bien de la chance : ils ont désormais leur propre « Route de la soie », le Belt and Road News Network. Ce réseau a commencé à voir le jour dès le lancement de ce vaste projet international de construction d’infrastructures lancé par la Chine en 2013 mais qui s’est réellement structuré, fin avril, à Pékin, en marge du deuxième forum de la Belt and Road Initiative (BRI).

Désormais le réseau est doté d’un « conseil » composé de « quarante médias influents venus de vingt-cinq pays », indique la presse chinoise sans donner plus de précisions. Selon la lettre de félicitations que leur a envoyée le président Xi Jinping, les membres de ce conseil devraient avoir comme objectif de « raconter les histoires sur la BRI d’une façon qui pourrait façonner une opinion publique saine et aider à ce que l’initiative apporte davantage de résultats substantiels aux personnes vivant dans des pays le long de la Ceinture et de la Route ».

Dans le quotidien nationaliste Global Times, un journaliste pakistanais, Sarmad Ali, président de Jang Media Group, dit tout haut ce que les Chinois se contentent de dire tout bas : les pays de la BRI ont besoin d’une plate-forme commune « parce que le plus grand problème est que les médias occidentaux ont une perception négative de la BRI et créent des doutes sur l’efficacité des projets sous ce label ».

Adhésion « inébranlable » au Parti

Que les médias occidentaux soient vus comme mal intentionnés par Pékin n’est pas nouveau. « Il faut créer un nouvel ordre mondial des médias. Sinon la place sera prise par d’autres, ce qui posera un défi à notre rôle dominant dans la conduite de l’opinion publique », expliquait, dès 2013, Li Congjun, ancien responsable de l’agence officielle Xinhua et membre du comité central du Parti communiste chinois (PCC).

En novembre de la même année, un document interne à la direction du PCC, connu sous le nom de « document n°9 », attribué à Xi Jinping lui-même, décrivait la « situation idéologique comme une lutte intense et complexe ». Il mettait en garde contre plusieurs dangers, dont la promotion des « valeurs universelles » (entre guillemets dans le document), du néolibéralisme et « de l’idée occidentale du journalisme qui défie le principe chinois selon lequel les médias et l’édition doivent être soumis à la discipline du Parti ».

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: