La junte thaïlandaise lestée par son maigre bilan économique

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Au terme de cinq ans de régime militaire, 50 millions d’électeurs retournent aux urnes, dimanche 24 mars, dans un pays marqué par les inégalités sociales et l’endettement des ménages.

Par Bruno Philip Publié aujourd’hui à 10h51

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Dans un champ de canne à sucre, à Nakhon Ratchasima, en Thaïlande, le 14 mars. Un Thaïlandais sur deux vient d’une famille d’agriculteurs.
Dans un champ de canne à sucre, à Nakhon Ratchasima, en Thaïlande, le 14 mars. Un Thaïlandais sur deux vient d’une famille d’agriculteurs. Sakchai Lalit / AP

Inégalités sociales, croissance faible, gestion médiocre : après cinq ans de régime militaire, le maigre bilan économique de la junte, au pouvoir depuis le coup d’Etat de mai 2014, va peser lourdement sur la décision des 50 millions d’électeurs thaïlandais, qui se rendent aux urnes dimanche 24 mars.

Le premier ministre, Prayuth Chan-ocha, auteur du putsch, ancien chef de l’armée et candidat à sa propre succession, avait pourtant de grandes ambitions : il a concocté le projet de guider le royaume vers l’horizon « Thaïlande 4.0 », qui ferait de cette dernière une sorte de « hub numérique ». Le fait que Bangkok soit au centre du « corridor économique » d’Asie du Sud-Est, qui devrait permettre à l’avenir d’assurer un flux continu du transit commercial depuis le Vietnam jusqu’à la Birmanie, pouvait aussi justifier un certain optimisme.

Le Conseil national pour la paix et le maintien de l’ordre, la très orwellienne appellation de la junte, a par ailleurs annoncé, en début d’année, le lancement de projets d’infrastructures pour un montant de 3 trillions de bahts (près de 84 milliards d’euros) dans le domaine des transports – chemin de fer, routes nationales et départementales.

Ménages très endettés

Mais le succès n’a pas été au rendez-vous, dans un pays où l’implantation des firmes automobiles japonaises dans la plaine centrale avait naguère failli faire de l’ancien Siam le « Detroit de l’Asie », en référence à la ville américaine. Outre le fait que la Thaïlande vient de traverser une douzaine d’années d’instabilité politique, émaillée de deux coups d’Etat et de manifestations populaires réprimées dans le sang par l’armée, la croissance n’est plus celle qu’elle a été.

Les projections de la Banque mondiale pour 2019 sont orientées à la baisse, à 3,8 %, après une croissance de 4,1 % en 2018, quand les investissements et la consommation avaient réussi à tirer quelque peu l’économie vers le haut. « Le ralentissement mondial va avoir des conséquences sur les industries thaïlandaises dépendantes de l’exportation, notamment restreindre les activités manufacturières », remarquait en début d’année Kiatipong Ariyapruchya, un expert de la Banque mondiale.

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Le bilan pour le moins mitigé de la junte, dans un pays par ailleurs en modernisation constante et dont les fondamentaux restent solides, ne peut certes pas être portée au seul débit d’un gouvernement de généraux plus apte à réprimer la dissidence qu’à relancer l’économie : entre 2010 et 2016, « la productivité thaïlandaise est passée derrière celle de l’Indonésie, des Philippines et du Vietnam, pays autrefois à la traîne derrière la Thaïlande », remarque l’expert William Pesek sur le site Nikkei Asia Review.

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