la jeunesse irakienne rejoint le mouvement de contestation

0
133

[ad_1]

De Bagdad à Bassora, en passant par Diwaniya, des milliers d’étudiants se sont rassemblés lundi dans les rues irakiennes. Depuis le début de la contestation, plus de 200 personnes ont été tuées et plus de 8 000 blessées.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 13h14, mis à jour à 13h21

Temps de Lecture 2 min.

Les forces de sécurité irakiennes tentent de disperser la population avec du gaz lacrymogène à Bagdad, lundi 28 octobre.
Les forces de sécurité irakiennes tentent de disperser la population avec du gaz lacrymogène à Bagdad, lundi 28 octobre. Hadi Mizban / AP

« Pas d’école jusqu’à la chute du régime » : de Bagdad à Bassora, en passant par les rues de Diwaniya ou de Nassiriya, des milliers d’étudiants et d’écoliers ont envahi les rues irakiennes lundi 28 octobre, sans tenir compte des avertissements des autorités. Depuis le début de cette contestation inédite, le 1er octobre, plus de 200 personnes ont été tuées et plus de 8 000 blessées.

L’armée a menacé de « sévères sanctions » fonctionnaires et étudiants qui ne se présenteraient pas en cours ou au travail. Mais lundi, le syndicat des enseignants a annoncé « quatre jours de grève générale ». Et dans la rue, les Irakiens – descendus pour réclamer des emplois pour les jeunes, qui représentent 60 % de la population, et des services fonctionnels à un Etat ravagé par la corruption – durcissent leur mouvement.

Dans plusieurs provinces du Sud, fonctionnaires, syndicats, étudiants et écoliers ont défilé et entamé des sit-in. La mobilisation gagne en ampleur sur l’emblématique place Tahrir à Bagdad, qui s’est couverte depuis jeudi de tentes et de stands de distribution de nourriture et de protections contre les grenades lacrymogènes des forces de sécurité.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Nous sommes prêts à manifester indéfiniment » : en Irak, la mobilisation contre le gouvernement reprend dans le sang

« Sans pays, pas d’école »

Des étudiants ont rejoint le mouvement dès dimanche malgré les policiers antiémeutes stationnés aux abords des universités et l’appel du ministre de l’enseignement supérieur, Qoussaï Al-Souheil, à « tenir les universités à l’écart » du mouvement. « Sans pays, pas d’école », rétorque un étudiant. « On veut que le gouvernement démissionne immédiatement, ils démissionnent ou on les dégage », lance-t-il.

A Diwaniya, à 200 kilomètres au sud de Bagdad, professeurs et étudiants ont décrété un sit-in de dix jours pour obtenir la chute du régime. La plupart des syndicats ont rejoint le mouvement et des piquets de grève bloquent les entrées des administrations. La foule scande « pas d’école, pas de travail, jusqu’à la chute du régime », mais aussi « Iran, dehors », alors que le grand voisin chiite lutte avec les Etats-Unis – son ennemi juré et autre puissance agissante dans le pays – pour y étendre son influence.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Myriam Benraad : « L’indignité est au cœur des mouvements contestataires dans le monde arabe »

Un jeune sur quatre au chômage

Des milliers d’étudiants et d’élèves défilent à Kout, à Nassiriya, à Hilla, à Samawa et à Bassora (sud). Tous estiment que le système instauré après la chute du dictateur Saddam Hussein, en 2003, est arrivé à bout de souffle. En seize ans, disent-ils, le complexe système de répartition des postes en fonction des confessions et des ethnies n’a fait que renforcer le clientélisme d’une classe politique inchangée, sans laisser d’horizon ouvert aux jeunes, dont un sur quatre est au chômage.

Les manifestants veulent une nouvelle Constitution, pour remplacer celle votée en 2005 sous supervision américaine, et que les « gros poissons » de la corruption soient forcés de rendre l’argent disparu depuis, soit deux fois le PIB de l’Irak, riche en pétrole. « On veut la dissolution du Parlement, un gouvernement de transition, une nouvelle Constitution et des élections anticipées sous supervision de l’ONU », énumère un manifestant à Bagdad.

Lundi, le Parlement devait se réunir à 11 heures, mais jusqu’ici, faute de quorum, il n’est jamais parvenu à aller au bout de ses séances.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Irak, la violence de la répression contre la contestation s’étale au grand jour

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: