« La jeune Ukraine est minée par de vieux démons et ces démons ont un nom : les oligarques »

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L’arrivée au pouvoir du comédien-président Zelensky et de sa jeune garde a suscité beaucoup d’espoir à Kiev. Mais les oligarques n’ont pas dit leur dernier mot, analyse Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 04h13 Temps de Lecture 4 min.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 2 septembre à Kiev.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 2 septembre à Kiev. SERGEI SUPINSKY / AFP

Tout avait merveilleusement bien commencé. Mi-septembre : l’été s’attarde sur Kiev et sur le Dniepr, la ville est magnifique, dynamique et brouillonne. Un frisson d’excitation parcourt l’assistance à l’ouverture de la conférence politique annuelle qu’organise depuis seize ans la fondation Victor Pintchouk, milliardaire ukrainien engagé dans la modernisation de ce pays clé, au cœur de l’Europe.

C’est le frisson de la nouveauté : adieu Petro Porochenko, l’immuable président au discours patriotique, élu au lendemain de la révolution de Maïdan en 2014 ; place à Volodymyr Zelensky, le très populaire comédien-humoriste de 41 ans qui l’a battu en avril. Le pouvoir ukrainien a changé de visage, et « Le bonheur, c’est maintenant », proclame le thème de la conférence choisi par M. Pintchouk, ancien soutien de M. Porochenko.

Mais c’est d’abord Oleg Sentsov qui monte à la tribune. Le bonheur, le cinéaste originaire de Crimée ne l’a pas croisé depuis longtemps. Jusqu’au moment, peut-être, où, six jours plus tôt, sa fille l’a étreint à sa descente de l’avion qui le ramenait de Moscou, lui et trente-quatre autres prisonniers échangés avec la Russie. Ce matin, sa gravité et son teint gris, marqué par ses cinq ans de détention dans le nord de la Russie, contrastent avec l’humeur de curiosité optimiste qui flotte dans la salle, où les invités américains et l’ancien premier ministre britannique Tony Blair occupent les premiers rangs.

Sortir le pays du récit victimaire

Puis vient le tour du jeune comédien-président. Cet échange de prisonniers est à porter à son crédit, comme en témoigne sa cote de popularité, qui dépasse 70 %. Il offre l’image positive que l’on attend de lui.

Porochenko avait passé cinq ans à expliquer que l’Ukraine était d’abord un pays victime de l’agression russe, en Crimée et dans le Donbass. Zelensky, lui, veut être l’homme qui sort le pays du récit victimaire. Il a appelé Vladimir Poutine, organisé avec lui ce premier pas vers une reprise des pourparlers sur le processus de paix avec Moscou, sous l’égide de Paris et Berlin et la surveillance de Washington ; d’autres échanges de détenus, promet-il, vont suivre. Il a saisi la lassitude des Ukrainiens à l’égard de ce conflit qui, bien que bloqué, continue de tuer, et il veut en sortir. C’est sa première priorité ; les deux autres, dit-il, sont de créer les conditions économiques pour le retour des millions d’émigrés partis travailler à l’étranger, et de vaincre la corruption.

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