La guerre des nerfs à la frontière libano-israélienne

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Des soldats israéliens sur les hauteurs du Golan, non loin de la frontière avec le Liban, mardi 28 juillet.

La paix armée à la frontière libano-israélienne, instaurée à la fin de la guerre de 2006 entre l’armée israélienne et le Hezbollah, a passé un nouveau test avec succès. Mais rien ne garantit que ce fragile cessez-le-feu ne vole pas en éclats à la prochaine épreuve. Un conflit ouvert a été évité, mais la guerre des nerfs se poursuit. C’est la conclusion en demi-teinte que l’on peut tirer du dangereux incident qui s’est déroulé, lundi 27 juillet, dans le secteur des fermes de Chebaa.

L’alerte avait été donnée dans l’après-midi, lorsque des obus israéliens se sont écrasés sur les pentes escarpées de l’ouest du mont Hermon, en lisière du plateau du Golan. Occupé par l’Etat hébreu depuis 1967, revendiqué par le Liban, mais revenant à la Syrie selon les cartes onusiennes, la zone est un lieu de confrontation récurrent entre le mouvement chiite pro-iranien et Tsahal.

La raison de ces tirs n’est pas connue avec certitude. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), la mission de maintien de la paix de l’ONU présente au sud du pays, a ouvert une enquête dont les résultats ne seront pas connus avant plusieurs jours. L’état-major israélien affirme avoir déjoué une attaque du Hezbollah. Selon lui, un commando de trois à cinq hommes a pénétré de quelques dizaines de mètres au-delà de la « ligne bleue » séparant le Liban d’Israël, avant d’être repéré par l’armée israélienne et de rebrousser chemin sous ses tirs.

« Nervosité israélienne »

La version de la milice libanaise, qui est aussi un parti charnière de la coalition au pouvoir à Beyrouth, diffère complètement. Elle dément toute incursion dans le territoire occupé et attribue les bombardements israéliens à la nervosité de ses ennemis, en alerte maximale depuis la mort d’un membre du Hezbollah, le 20 juillet, dans un raid aérien israélien en Syrie.

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En septembre 2019, peu après que deux de ses combattants eurent été tués dans des conditions similaires, le mouvement chiite avait tiré des roquettes antichars sur un véhicule militaire israélien, circulant non loin de la frontière libanaise, sans faire de victimes. Quelques jours plus tôt, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, avait promis de riposter à toute attaque d’Israël qui se solderait par la mort de combattants du mouvement chiite en Syrie. Le Parti de Dieu y est présent militairement depuis 2012, dans le cadre des efforts de l’Iran pour sauvegarder le régime d’Assad.

Si ce contexte incite les observateurs à privilégier la thèse de l’infiltration avortée, la prudence reste de mise. « Le Hezbollah a tenté quelque chose, c’est ce qui me semble le plus probable, note un expert sécuritaire, sous couvert d’anonymat. Mais c’est vrai aussi qu’il y a une nervosité israélienne », ajoute-t-il en rappelant qu’à la mi-mai, un berger syrien qui faisant paître son troupeau dans la région de Chebaa avait été blessé par des tirs de Tsahal. La presse israélienne s’est d’ailleurs étonnée que l’armée n’ait diffusé aucune image à l’appui de ses dires, alors que la zone est truffée de caméras.

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