la guérilla de l’ELN annonce un cessez-le-feu en Colombie

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L’Armée de libération nationale (ELN), considérée comme la dernière guérilla de Colombie, a annoncé, lundi 30 mars, un cessez-le-feu unilatéral d’un mois en raison de la pandémie de Covid-19, et proposé au gouvernement du président Ivan Duque de négocier un arrêt bilatéral des affrontements.

« L’Armée de libération nationale a déclaré (…) un cessez-le-feu unilatéral actif, à partir du 1er et jusqu’au 30 avril, comme un geste humanitaire envers le peuple colombien, qui souffre du drame du coronavirus », a déclaré la guérilla dans un communiqué. L’organisation y évoque l’appel de l’ONU à un cessez-le-feu de tous les conflits dans le monde, ainsi que la demande « dans le même sens » d’« organisations sociales et politiques de Colombie ».

Le haut-commissaire de paix du gouvernement, Miguel Ceballos, a cependant jugé l’annonce de la guérilla insuffisante. « Nous venons seulement d’apprendre la décision de l’ELN d’un cessez-le-feu pour un mois. Je crois que le pays espère beaucoup plus que cela. Nous sommes confrontés à un énorme défi, des milliers de personnes peuvent mourir », a-t-il déclaré dans un entretien à la radio W, en allusion à la pandémie de Covid-19.

La Colombie comptait dimanche soir au moins 702 cas confirmés de personnes atteintes du nouveau coronavirus depuis le 6 mars, dont dix morts.

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Une « souche répandue volontairement »

Dans son communiqué – publié, entre autres, par le sénateur de gauche Ivan Cepeda, favorable à un accord de paix –, la guérilla indique en outre qu’elle se réserve le « droit » de se défendre des « attaques » des forces de l’ordre, comme des gangs de narcotrafiquants auxquels elle dispute le contrôle de plusieurs régions du pays.

« Nous appelons le gouvernement (…) à ordonner le cantonnement de ses troupes », a ajouté l’ELN, exhortant le président Ivan Duque à réactiver les contacts avec la délégation de la guérilla à Cuba, en vue de concertations pour un « cessez-le-feu bilatéral et temporaire ».

Après la signature, en 2016, d’un historique accord de paix avec l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), depuis désarmée, des négociations avaient été entamées avec l’ELN l’année suivante par le précédent gouvernement, d’abord à Quito, en Equateur, puis à La Havane. Mais elles ont été interrompues par le président Duque à la suite d’un attentat à la voiture piégée contre l’école de police à Bogota, lors duquel 22 cadets ont été tués en janvier 2019.

L’ELN, apparue comme les FARC en 1964 et inspirée de la révolution cubaine, compte quelque 2 300 combattants et est présente dans 10 % des 1 100 municipalités colombiennes, selon des enquêtes indépendantes. Dans son communiqué, la guérilla a émis plusieurs critiques envers la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, affirmant que le nouveau coronavirus est issu d’« une souche produite artificiellement dans un laboratoire et répandue volontairement par des agents des Etats-Unis ».

Conditions imposées par le président Duque

Après l’interruption des pourparlers de paix, Bogota a demandé à La Havane l’arrestation et le renvoi en Colombie de la délégation des négociateurs de l’ELN. Cela s’est traduit par une dégradation des relations entre les deux pays, Cuba ayant refusé et appelé au respect des protocoles signés par les parties pour garantir le retour des rebelles dans leur pays en cas d’échec des pourparlers. M. Ceballos a de surcroît estimé lundi que les conditions n’étaient pas réunies pour un « espace de dialogue ouvert » et que le cessez-le-feu relevait de la « responsabilité » de l’ELN.

Il a cependant indiqué que le gouvernement avait désigné deux ex-guérilleros comme gestionnaires de paix en vue d’en éventuel rapprochement avec le groupe armé, selon les conditions imposées par le président Duque : libération des otages de la guérilla et suspension de ses « activités criminelles », ce que l’ELN a toujours refusé.

Depuis La Havane, le ministre des affaires étrangères cubain, Bruno Rodriguez, a salué lundi le « geste humanitaire de l’ELN en déclarant le cessez-le-feu unilatéral » en réponse à l’appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Le soutien de Cuba à la paix est inchangé », a-t-il écrit sur Twitter.

Jeudi, au lendemain du confinement total de la Colombie en raison du Covid-19, le Comité international de la Croix-Rouge avait annoncé la libération par la guérilla de trois otages de nationalité colombienne, enlevés il y a un mois.

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Le Monde avec AFP

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