La grande dépression des diplomates israéliens

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Confronté à une crise budgétaire sans précédent, le ministère des affaires étrangères est à l’arrêt et marginalisé par le premier ministre Benyamin Nétanyahou.

Par Publié aujourd’hui à 05h39, mis à jour à 06h34

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Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, se rend à une réunion de cabinet hebdomadaire à Jérusalem, le 26 mai.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, se rend à une réunion de cabinet hebdomadaire à Jérusalem, le 26 mai. JIM HOLLANDER / REUTERS

LETTRE DE JERUSALEM

L’intendance ne suit plus. Elle est démoralisée, les poches trouées, tandis que Benyamin Nétanyahou cavale de continent en continent, revendiquant des alliances inédites, des victoires de prestige. Ainsi se résume l’état de la diplomatie israélienne. Confronté à une crise financière sans précédent, méprisé par le premier ministre qui conçoit les relations internationales comme son domaine exclusif, le ministère des affaires étrangères a été privé de titulaire véritable à sa tête pendant près de quatre ans, jusqu’à la désignation en février d’un vétéran du Likoud, Israel Katz.

« Moral à zéro »

Un manque qui témoigne d’une forme de relégation. « Il n’y a pas de crise financière au ministère car il n’y a plus de ministère, s’alarme Hanan Goder, vice-président du syndicat des employés et ambassadeur itinérant pour le Sud-Soudan. Le budget opérationnel est de zéro. On paie les loyers, l’électricité et les salaires, point. On a déjà un déficit de 380 millions de shekels [95 millions d’euros] pour 2019. » Cette somme correspond à une coupe budgétaire sans précédent.

« Le moral est à zéro, se lamente un haut fonctionnaire. C’est la crise totale. On a pu ouvrir une ambassade à Kigali, au Rwanda, uniquement parce que nous avons fermé celle au Paraguay. Et en plus, en attendant la formation d’un gouvernement, des rumeurs insistantes circulent sur un morcellement du ministère, avec la création d’un portefeuille spécifique pour l’aide internationale. »

Les six ambassadeurs itinérants du ministère des affaires étrangères restent à Jérusalem, sans pouvoir voyager. Les visites de délégations de journalistes sont annulées. La coopération culturelle n’a plus de pouls. Au début de l’année, on apprenait que les fonds prévus pour des événements spéciaux et les voyages à l’étranger avaient baissé de 90 % pour 2019 par rapport à 2018. Plus de dialogues bilatéraux, de conférences. « Pour la fête nationale, on nous demande de trouver des fonds privés, relate Hanan Goder. Quand quelqu’un meurt, on paie parfois les fleurs avec notre argent. Tous les ambassadeurs me parlent de l’absence de fonds pour payer le moindre déplacement. »

L’impact se fait surtout sentir dans les programmes d’aide à destination des pays en développement. En outre, le ministère des finances refuse de débloquer les frais de représentations pour les diplomates à l’étranger, ne consentant qu’à procéder à des remboursements sur présentation des factures. Les diplomates sont donc forcés d’avancer les frais.

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