« La gouvernance sociale et environnementale au Brésil est en cours de démantèlement »

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Dans une tribune au « Monde », huit anciens ministres de l’environnement brésiliens appellent le régime du président Jair Bolsonaro à renoncer à sa politique antiécologique et à rester dans l’accord de Paris.

Publié aujourd’hui à 15h17, mis à jour à 15h37 Temps de Lecture 5 min.

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« A Brumadinho, la rupture d’un barrage a provoqué une gigantesque catastrophe écologique et humaine (…). Le bilan est à ce jour de 34 morts et d’au moins 300 disparus. »
« A Brumadinho, la rupture d’un barrage a provoqué une gigantesque catastrophe écologique et humaine (…). Le bilan est à ce jour de 34 morts et d’au moins 300 disparus. » WASHINGTON ALVES / REUTERS

Tribune. En octobre 2018, en tant qu’anciens ministres d’Etat de l’environnement, nous attirions l’attention sur l’importance que le gouvernement élu ne supprime pas le ministère de l’environnement et maintienne le Brésil dans l’accord de Paris. Nous considérons que la consolidation et le renforcement de la gouvernance environnementale et climatique étaient une condition essentielle pour l’intégration internationale du Brésil et le réamorçage de son développement au XXIe siècle.

Passés les cent premiers jours du nouveau gouvernement, les initiatives en cours vont dans la direction opposée au sens de notre mise en garde, compromettant l’image et la crédibilité internationale de notre pays. Nous ne pouvons nous taire devant cette situation. Bien au contraire. Nous insistons sur la nécessité d’un dialogue permanent et constructif. La gouvernance sociale et environnementale au Brésil est en train d’être démantelée et porte atteinte à notre Constitution.

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Nous sommes en train d’assister à une série d’actes sans précédent, qui vident les politiques publiques du ministère de l’environnement de leur capacité de formulation et d’application. Parmi eux : la disparition de l’Agence nationale des eaux, le transfert du service des eaux et forêts sous la coupe du ministère de l’agriculture, l’extinction du secrétariat aux changements climatiques et, désormais, la menace de « redéfinition » des zones protégées, d’amoindrissement du Conseil national de l’environnement et d’extinction de l’Institut Chico Mendes de conservation de la biodiversité (ICMBio).

Augmentation incontrôlée de la déforestation

Lors des trois dernières décennies, la société brésilienne a été capable, à travers ses gouvernements successifs, de concevoir un ensemble de lois et d’institutions aptes à affronter les défis de l’agenda environnemental de notre pays dans les différentes strates de la fédération.

La décision de maintenir la participation brésilienne à l’accord de Paris voit sa crédibilité remise en cause, aux niveaux national et international, par les manifestations politiques, institutionnelles et légales adoptées ou appuyées par le gouvernement, qui renforcent le déni, partagé par des figures-clés de la nouvelle administration, des changements climatiques.

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L’absence de directives objectives sur ce thème empêche non seulement la mise en œuvre des engagements pris par le Brésil, compromettant son rôle de protagoniste à l’échelle globale, mais se manifeste également dans le recul des efforts pratiqués pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, dans les actions nécessaires d’adaptation et dans le non-respect de la politique nationale contre le changement climatique.

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