La gauche italienne à l’heure du ravissement d’Elly Schlein

0
101

[ad_1]

Elly Schlein à Bologne (Italie), le 30 janvier.
Elly Schlein à Bologne (Italie), le 30 janvier. ANTONIO CALANNI / AP

LETTRE DE ROME

Il y avait un monde fou, dimanche 19 janvier, dans le centre de Bologne. A une semaine de l’élection régionale en Emilie-Romagne, présentée par Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) comme la pierre d’achoppement de sa stratégie de reconquête du pouvoir, les « sardines » avaient organisé un meeting monstre, là même où leur mouvement atypique était né, moins de trois mois plus tôt.

Les « sardines » étaient quatre à l’origine, mais ce jour-là, de 15 heures à 23 heures, 40 000 personnes au bas mot se sont rassemblées sur la Piazza VIII-Agosto, la plus spacieuse du centre, pour parler de politique et écouter de la musique. C’est non loin d’une des entrées de la place, un peu à l’écart de la cohue, qu’on a rencontré Elena – dite Elly – Schlein, en train de distribuer des tracts.

Message incongru

Trentenaire, née à Lugano (Suisse) en 1985 d’un père américain et d’une mère italienne, féministe et écologiste, passionnée de rock et de jeux vidéo, ayant travaillé comme volontaire pour les deux campagnes victorieuses de Barack Obama, en 2008 et 2012, elle aurait tout à fait pu être à la tribune. De toute évidence, les idées des « sardines », pro-européennes, promigrants et antifascistes, sont les siennes. Mais elle a choisi, et de longue date, un autre chemin.

Elly Schlein fait de la politique. Ancienne députée européenne (elle a siégé de 2014 à 2019) ayant rompu en 2015 avec le Parti démocrate de Matteo Renzi, dont elle était un des jeunes espoirs, elle n’a jamais tourné le dos à la voie électorale pour faire avancer ses idées, et là est la différence la plus évidente entre son engagement et celui des « sardines ».

Figure de proue d’une liste baptisée « Emilie-Romagne courageuse » se définissant comme « écologiste et progressiste » et soutenant le président de région sortant, Stefano Bonaccini, elle entendait apporter sa pierre à la victoire contre la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite), en faisant passer un message devenu presque incongru ces derniers temps : celui d’une appartenance revendiquée à la gauche. « Ce que nous voulons faire dans cette campagne, c’est convaincre les électeurs les plus à gauche d’aller voter, de ne pas se disperser et de rester dans la coalition, glisse-t-elle. Ça va être très serré, on est vraiment sur le fil… » La place des « sardines », dont on entend au loin l’écho ? Elle lui inspire de la sympathie, bien sûr (« Ils changent le climat, c’est essentiel ») mais aussi une certaine circonspection, liée à leur refus d’afficher clairement leurs choix partisans.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: