« La gauche américaine prépare la présidentielle de la plus mauvaise des manières »

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George Packer est journaliste au mensuel américain The Atlantic. Egalement dramaturge, romancier et essayiste, il est notamment l’auteur de L’Amérique défaite. Portraits intimes d’une nation en crise (Piranha, 2015), pour lequel il a reçu le National Book Award.

En 2019, il a fait paraître Our Man. Richard Holbrooke and the End of the American Century (« Richard Holbrooke et la fin du siècle américain », Knopf, non traduit). George Packer est le lauréat 2019 du prix Christopher Hitchens, qui récompense l’engagement d’un auteur en faveur de la liberté d’expression.

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Donald Trump devrait solliciter en novembre un second mandat lors de l’élection présidentielle. Face à un président aussi controversé, le candidat que se choisira le Parti démocrate est-il forcément favori ? Alors que débute la course à l’investiture, dans quel état se trouve la gauche américaine ?

Il est impossible à ce stade de faire des prédictions sur l’issue de l’élection présidentielle. Donald Trump peut très bien être réélu. La seule chose dont on soit sûr, c’est que la campagne électorale sera très brutale. La gauche prépare cette bataille de la plus mauvaise des manières, puisqu’elle est confrontée à de profondes divisions. Deux visions s’opposent, l’une radicale, l’autre pragmatique.

« Faut-il promettre des transformations majeures ou rassurer les électeurs ? Pour le moment, personne ne sait quelle approche est la meilleure »

La première souhaite des changements profonds ; elle refuse toute demi-mesure, le compromis relève pour elle de la corruption. Telle qu’elle est incarnée par le sénateur du Vermont Bernie Sanders, cette vision a quelque chose qui rappelle Trump. Elle cherche à s’imposer à tout prix. La seconde vision s’inscrit dans la lignée de Barack Obama et de Bill Clinton ; elle souhaite réformer le pays, mais de façon plus douce, pas à pas. Le principal représentant de cette tendance est aujourd’hui Joe Biden, l’ancien vice-président d’Obama.

L’inflexibilité du courant radical inquiète les modérés, qui craignent qu’elle fasse fuir les électeurs au moment de l’élection. C’est la principale question de la course à l’investiture : qui peut gagner face à Trump ? Faut-il promettre des transformations majeures ou rassurer les électeurs ? Pour le moment, personne ne sait quelle approche est la meilleure. Pour ma part, je ne crois pas que Bernie Sanders puisse gagner en novembre.

La sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren me semble en meilleure position. Elle est la seule qui peut rassembler les deux courants car elle promet des changements profonds tout en sachant revoir ses positions lorsque c’est nécessaire. Par exemple, elle défend l’idée d’un système de santé publique universel, mais elle s’est montrée sensible aux craintes et aux critiques que suscite ce projet. Elle propose désormais d’aller vers cet objectif étape par étape. Elizabeth Warren s’exprime en outre sur un ton posé qui n’a rien d’autoritaire.

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