La fuite en avant sécuritaire de Salvini

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Formé il y a un an, la coalition gouvernementale évolue au rythme d’un marchandage permanent entre la Ligue et le M5S, scandée de crises de plus en plus difficilement contrôlées.

Par Publié aujourd’hui à 11h15, mis à jour à 14h37

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Matteo Salvini (à gauche) et Viktor Orban à la frontière entre la Hongrie et la Serbie, à Röszke, le 2 mai.
Matteo Salvini (à gauche) et Viktor Orban à la frontière entre la Hongrie et la Serbie, à Röszke, le 2 mai. Balazs Szecsodi / AP

L’extrême droite à l’épreuve du pouvoir (2/5). L’absence d’accord a été annoncée un peu avant une heure du matin, après une journée d’échange de noms d’oiseaux et de directs sur Facebook. La nouvelle mouture du « décret sécurité » présenté lundi soir en conseil des ministres par le ministre de l’intérieur Matteo Salvini n’a toujours pas été adoptée par le gouvernement italien. Les sources gouvernementales citées par la presse évoquent un report de deux ou trois jours, prélude à un nouveau conseil des ministres de la dernière chance, qui se tiendrait mercredi ou jeudi.

La deuxième version du décret sécurité contient des mesures qui auraient provoqué une tempête nationale voici encore un an.

Au milieu des récits de portes claquées, de menaces de rupture et de vraies-fausses réconciliations qui font l’ordinaire des observateurs du gouvernement Conte, ceux-ci laissent entendre que ce report est motivé entre autres par les « réserves » exprimées par le président de la République, Sergio Mattarella, sur plusieurs passages du texte. Quoi de moins étonnant ?

Il y a quelques jours, le haut-commissariat des Nations unies pour les droits humains avait envoyé au gouvernement italien un exposé des raisons pour lesquelles ce projet emblématique « instaurait un climat d’hostilité et de xénophobie », et était potentiellement porteur de « violations des droits humains ».

Marchandage permanent

Difficile, pour l’heure, d’imaginer par quelle pirouette l’obstacle sera contourné. Comment le « 5 étoiles » va-t-il pouvoir donner l’impression d’avoir obtenu des aménagements et tenu compte de la parole présidentielle sans que la Ligue (extrême droite) se sente flouée ? Qu’obtiendra M. Salvini en échange d’éventuelles concessions, alors que les mesures qu’il avance, et qui viennent compléter le premier « décret sécurité », devenu loi fin 2018, sont considérées comme le cœur de la doctrine ­sécuritaire qu’il veut imposer ?

Depuis un an qu’il s’est formé, le gouvernement Conte évolue au rythme d’un marchandage permanent entre ses deux composantes, scandé de crises de plus en plus difficilement contrôlées. Résultat : ces dynamiques ont parfois pour effet de transformer les polémiques les plus anodines en affaires d’Etat, ou à l’inverse de voir les affaires les plus graves traitées avec une légèreté déconcertante.

Mais ce climat de confusion générale ne peut pas masquer une autre réalité, celle-là bien tangible : peu à peu, des digues sautent, des changements s’installent. Ainsi, la deuxième version du décret sécurité contient plusieurs mesures, dont chacune d’entre elles aurait provoqué une tempête nationale, voici encore un an.

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