La fuite d’un oléoduc provoque la colère en Amazonie péruvienne

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Depuis la mi-juin, du pétrole s’écoule d’un pipeline dans le nord du Pérou. Les populations vivent dans un « état d’urgence permanent ».

Par Publié aujourd’hui à 11h35

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Siège de Petroleos del Peru (Petroperu), la compagnie pétrolière d’Etat, à Limale 4 mai 2017.
Siège de Petroleos del Peru (Petroperu), la compagnie pétrolière d’Etat, à Limale 4 mai 2017. Mariana Bazo / REUTERS

L’exaspération des populations indigènes du nord de l’Amazonie péruvienne ne faiblit pas, après une fuite de pétrole, le 18 juin, du principal oléoduc du pays, à la frontière avec l’Equateur. Néanmoins, le dialogue s’amorce. Après douze jours de grève et de blocages d’axes routiers stratégiques, 54 organisations indiennes de 12 bassins amazoniens ont annoncé, mercredi 17 juillet, qu’elles levaient leur mouvement en guise de « geste politique ». La veille, une réunion prévue avec le gouvernement avait été annulée in extremis, ce dernier dénonçant l’impossibilité de dialoguer tant que les blocages se poursuivaient.

Demande d’aide humanitaire

Les communautés locales demandent, outre la réparation des dommages causés par l’activité pétrolière et l’investissement dans des projets de développement, l’arrivée d’urgence d’une aide humanitaire dans les villages affectés par la rupture du pipeline, dans le département de Loreto. La fuite a engendré la pollution massive de plusieurs cours d’eau et d’hectares de terres cultivées, affectant directement les habitants des environs.

Du 5 au 17 juillet, près de 500 personnes ont occupé la principale station de pompage de Petroperu, l’entreprise d’Etat gestionnaire de l’oléoduc, paralysant les opérations sur tout le réseau. « Les populations locales et autochtones dépendent du fleuve pour l’accès à l’eau et l’alimentation. Les fuites de pétrole affectent leur sécurité alimentaire et les condamnent pour les années à venir, déplore Diego Saavedra, anthropologue à l’ONG environnementale DAR (Droit, environnement et ressources naturelles). Si des mesures d’endiguement ne sont pas prises rapidement, les territoires sont perdus pour des décennies, voire des siècles. »

Fin juin, le ministère de la santé a déclaré 90 jours d’« état d’urgence sanitaire » dans les communautés indigènes du district de Manseriche. Mais l’aide tarde à arriver. ­Selon un décret du gouvernement, plus de 1 000 familles sont directement exposées au déversement de brut et, mi-juillet, le pétrole continuait à se répandre, rejoignant le lit du fleuve principal, le Marañon, affluent de l’Amazone, où 5 000 personnes pourraient être à leur tour affectées.

36 fuites, selon un rapport parlementaire

L’origine de la fuite reste à ce jour inconnue. Une enquête de l’Agence nationale environnementale est en cours. Mais l’entreprise Petroperu a tôt fait de dénoncer, dans un communiqué, un acte de malveillance qualifié d’« attentat contre l’infrastructure ». Une version que conteste Sabino Escalante, dirigeant de la communauté Nuevo Progreso où a eu lieu la fuite. Tout comme Diego Saavedra qui, sans nier les tensions dans la zone, souligne que « l’entreprise tente systématiquement de criminaliser les populations natives ».

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