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La France rejette le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et les quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), négocié pendant vingt ans, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Le premier ministre, Jean Castex, a justifié son opposition à ce texte, en matinée du vendredi 18 septembre, par la déforestation qui « met en péril la biodiversité et dérègle le climat ». Une commission d’experts dirigée par l’économiste de l’environnement Stefan Ambec venait de lui remettre, quelques heures plus tôt, un rapport qualifiant le projet d’« occasion manquée » en matière environnementale et sanitaire.
D’après leur hypothèse, la déforestation atteindrait un rythme annuel de 5 % pendant les six années suivant la mise en application de l’accord, en raison d’une hausse de la production bovine. Autrement dit, le coût environnemental serait plus élevé que les bénéfices commerciaux. « Les autres pays qui nous critiquent n’ont pas de problème d’incendie parce qu’ils ont déjà brûlé toutes leurs forêts », a rétorqué, vendredi, le président brésilien, Jair Bolsonaro, en réaction aux critiques de la France. La commission Ambec a aussi calculé que cet accord entraînerait une hausse de 50 000 tonnes des exportations annuelles de viande de bœuf du Mercosur vers le Vieux Continent, soit moins de 1 % de la production annuelle de la région d’Amérique latine. Le gouvernement français satisfait les demandes de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) qui s’opposait à ce traité au nom de « la concurrence déloyale ».
Trois « exigences politiques »
« Le projet est mort, confie un conseiller de l’exécutif, car il manque d’ambitions environnementales et de dispositions contraignantes, mais on ne veut pas tout jeter. » Le gouvernement a formulé trois « exigences politiques ». Il veut d’abord s’assurer que « l’accord n’entraînera aucune déforestation “importée” de l’Union européenne » en raison des échanges commerciaux. Il souhaite que les engagements de ces pays vis-à-vis du climat, et notamment ceux de l’accord de Paris, soient juridiquement contraignants. Et il exige, enfin, que les contrôles douaniers et de traçabilité soient plus « fréquents et effectifs » afin que tous les produits agroalimentaires importés respectent bien de « droit et de fait » les normes environnementales et sanitaires.
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