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Paris soutient une initiative européenne susceptible de gêner l’achèvement du gazoduc entre la Russie et l’Allemagne
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Pas de changement de cap, mais certainement un changement de ton. Jusqu’à présent très discret dans le dossier sensible du gazoduc Nord Stream 2, entre la Russie et l’Allemagne, Paris a pour la première fois adopté, jeudi 7 février, une position officielle laissant apparaître son scepticisme vis-à-vis de ce projet qui divise profondément l’Europe.
Confirmant des informations du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, le Quai d’Orsay a indiqué que la France s’apprêtait à soutenir, à Bruxelles, l’adoption d’une directive qui fragiliserait la structure du projet, alors même que près de 600 km de tuyaux ont déjà été posés au fond de la Baltique, soit la moitié de la distance totale.
Les discussions en cours à Bruxelles doivent permettre d’encadrer l’activité des gazoducs reliant des Etats membres à un pays tiers, comme la Russie. Les règles en vigueur à ce stade ne concernent que les seuls projets intra-européens : elles obligent à la transparence des prix, à garantir un accès des infrastructures à des tiers, et à la séparation des activités entre fournisseurs de gaz et gestionnaires d’infrastructures. Ce dernier point, notamment, menace sérieusement la position centrale du géant russe Gazprom dans le projet Nord Stream 2.
Renchérir ou retarder le projet
Au Parlement européen, un compromis avait été trouvé sur ce texte révisé en mars 2018. Mais au Conseil, une série de pays, à commencer par l’Allemagne, s’opposent au texte révisé et les discussions, jusqu’à présent, ont patiné. Le soutien apporté par la France au projet de directive pourrait suffire à lever la minorité de blocage constituée par Berlin.
Les discussions sur le contenu du texte devaient débuter vendredi 8 février, et il n’est pas certain que Paris adoptera une position foncièrement hostile à Nord Stream 2, proche de celle de la Commission ou des pays de l’est et du nord de l’Union. Paris et Berlin « sont en contact », assure un diplomate bruxellois, et il est possible qu’entre capitales soient discutés des amendements pour une certaine flexibilité dans les règles de l’UE à appliquer aux pipelines extérieurs.
De quoi, tout de même, renchérir ou retarder ce projet gigantesque. Celui-ci doit suivre le même parcours qu’une première conduite du même genre, Nord Stream 1, via les eaux territoriales de cinq pays (Russie, Finlande, Suède, Danemark et Allemagne), et doubler la capacité de gaz acheminée, avec 55 milliards de mètres cubes supplémentaires par an.
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