La France rend hommage aux treize soldats morts au Mali

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Hommage de soldats et du public aux treize militaires morts au Mali, le 2 décembre sur le pont Alexandre-III, à Paris.
Hommage de soldats et du public aux treize militaires morts au Mali, le 2 décembre sur le pont Alexandre-III, à Paris. GONZALO FUENTES / REUTERS

Treize cercueils drapés de bleu-blanc-rouge : la France est confrontée, ce lundi 2 décembre, à une funeste image de son engagement au Sahel, à l’occasion d’un hommage national aux soldats morts il y a une semaine jour pour jour au Mali.

Le président Emmanuel Macron doit présider à partir de 15 heures une cérémonie. Il prononcera un éloge funèbre avant de remettre la Légion d’honneur, à titre posthume, à chacun de ces treize soldats « morts pour la France », devant quelque 2 500 personnes, dignitaires comme anonymes.

Des Parisiens se sont rassemblés au passage des cercueils sur le pont Alexandre-III en fin de matinée, a noté une journaliste de l’AFP :

Puis un écran géant retransmettra l’hommage sur l’esplanade des Invalides.

Questions autour de l’engagement au Sahel

Ce lourd bilan humain a fait l’effet d’un électrochoc en France, dont l’armée n’avait pas subi de telles pertes depuis l’attentat contre le quartier général français Drakkar, à Beyrouth, en 1983, qui avait fait cinquante-huit morts.

Leur mort a également relancé les questions autour de l’engagement français au Sahel, où la situation sécuritaire ne cesse de s’aggraver, même si seul le parti de gauche radicale La France insoumise (LFI) réclame ouvertement le retour des troupes.

Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, assistera aux côtés du gouvernement français et des familles des soldats à cet hommage organisé dans la cour d’honneur de l’hôtel des Invalides, à Paris, qui accueille depuis le XVIIe siècle vétérans et blessés de guerre et abrite le tombeau de Napoléon.

Les deux hélicoptères transportant les treize militaires sont entrés en collision alors qu’ils appuyaient des commandos parachutistes qui avaient repéré des pick-up suspects dans la zone frontalière avec le Niger et le Burkina Faso, une région servant de repaire à des groupes djihadistes affiliés à l’organisation Etat islamique (EI) ou Al-Qaïda. Aucun des occupants n’a survécu.

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4 500 hommes pour Barkhane

Les treize soldats tués, tous officiers et sous-officiers, servaient au 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC), au 4e régiment de chasseurs (4e RCH), au 93e régiment d’artillerie de montagne (93e RAM) et à la Légion étrangère.

L’opération française « Barkhane » mobilise 4 500 hommes dans la bande sahélo-saharienne, une étendue vaste comme l’Europe, pour lutter contre les groupes armés. Mais, après six ans de présence ininterrompue, et quarante et un morts côté français, l’horizon est de plus en plus plombé. Les violences djihadistes persistent dans le nord du Mali et se sont propagées au centre du pays ainsi qu’au Burkina et au Niger voisins. Les pertes sont de plus en plus lourdes pour les armées locales, débordées.

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Emmanuel Macron a annoncé jeudi vouloir réexaminer la stratégie des forces antidjihadistes françaises au Sahel, dans un contexte sécuritaire explosif, et appelé les Européens à s’engager plus à leur côté. « Le contexte que nous sommes en train de vivre au Sahel nous conduit aujourd’hui à regarder toutes les options stratégiques », a lancé le chef de l’Etat.

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Le combat de la France au Sahel « relève du temps long », a fait valoir dimanche la ministre des armées, Florence Parly, dans un entretien au Journal du dimanche. Mais responsables et experts conviennent qu’il n’y aura pas d’issue au conflit du Sahel par la seule force des armes et sans action politique, alors que se propagent le djihadisme et les violences qui ont déjà fait des milliers de morts.

De son côté, le président malien a appelé samedi ses compatriotes à ne pas « mordre la main » de ceux qui leur viennent en aide, dont la France, face aux expressions d’hostilité à la présence de forces étrangères dans le pays en guerre.

Polémique après des caricatures de Charlie Hebdo

A la veille de l’hommage aux treize militaires, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d’Etat, Laurent Nunez, ont salué « trois héros du quotidien qui ont donné leur vie pour protéger les Français », dans un communiqué.

En France, une polémique a par ailleurs éclaté autour des militaires morts au Mali, après la publication par l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo de dessins parodiques sur leur mort. Les croquis ont suscité la « profonde indignation » du chef d’état-major de l’armée de terre française, Thierry Burkhard. Le directeur de Charlie Hebdo, Riss, lui-même blessé en janvier 2015 lors de l’attentat contre son journal, a défendu dimanche l’« esprit satirique » de l’hebdomadaire tout en reconnaissant l’« importance du travail [des] soldats français pour lutter contre le terrorisme ».

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