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A défaut de pouvoir peser sur l’avenir de l’Afghanistan, la France a baptisé, samedi 27 mars, une allée des jardins bordant les Champs-Elysées, à Paris, au nom du commandant Ahmad Shah Massoud, figure de la résistance contre les troupes soviétiques jusqu’à leur départ du pays en 1989, puis dernier chef de guerre à résister au régime taliban de 1996 à 2001. Il a été tué par Al-Qaida au cœur de la vallée du Panshir, un fief tenu par l’éthnie tadjik, deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Ayant su s’attacher le soutien financier et militaire du camp occidental, le commandant Massoud avait aussi bénéficié et joué d’un certain engouement teinté de romantisme en sa faveur en Europe et notamment en France.
En fin de matinée, samedi, sous un ciel clément qui laissait percer une belle lumière sur les jardins des Champs-Elysées, le fils du commandant Massoud, en présence de l’ex-président afghan, Hamid Karzaï et du président du Haut conseil pour la réconciliation nationale, Abdullah Abdullah, ont écouté poliment les discours de la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, et du secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.
« En faisant une place pour le commandant Massoud à Paris, dans nos rues, a assuré Mme Hidalgo, nous célébrons un combat profondément universel (…) pour la liberté et aussi pour le droit des femmes. » Un propos quelque peu lyrique car les femmes dans la vallée du Panshir sont tout aussi invisibles que dans les régions tenues par les talibans. Mais l’histoire retiendra, dit-elle , « les liens exceptionnels ayant existé entre la France et ce héros de la résistance afghane qui restera à jamais une figure de la lutte contre l’obscurantisme ».
Un processus de paix en péril
Arborant un pakol (chapeau traditionnel afghan) de même couleur que le manteau de Mme Hidalgo, le fils du commandant, Ahmad, âgé de 31 ans, a exprimé sa gratitude : « Il y a exactement vingt ans, le défunt commandant Massoud a atterri en France à l’invitation du Parlement européen, et c’est d’ici qu’il a lancé sa campagne contre le terrorisme international et l’extrémisme. » Ce diplômé de sciences politiques au Royaume-Uni et de l’académie militaire de Sandhurst s’est depuis fait une place sur la scène politique de son pays et essaie de mobiliser les tadjiks contre le retour des talibans.
Cette cérémonie a été l’occasion pour le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de recevoir, vendredi, M. Abdullah afin d’exprimer la position française sur un processus de paix en péril, totalement entre les mains des Américains et dont Paris et même l’Europe ont été écartés en dépit de leur engagement financier et humain. « Nous voulons poursuivre notre coopération en matière de santé et d’éducation (…) et de culture », a conclu M. Le Drian. Il a estimé que les acquis démocratiques des vingt dernières années en Afghanistan, sous protection occidentale, devaient être préservés, sans remettre en cause le projet et le calendrier de retrait américain du pays – d’ici la fin de l’année – qui fait craindre un retour des talibans au pouvoir, avec le risque de voir ressurgir une gouvernance autoritaire et un islam rigoriste.
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