« La France doit retrouver l’Italie, son amie de toujours »

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Né d’une union entre deux partis très différents, le gouvernement italien est aujourd’hui sujet à des tiraillements, qui conduisent chacun à se choisir ses amis et ses ennemis, sans tenir compte de l’histoire, juge la romancière italienne dans une tribune au « Monde ».

Par Ginevra Bompiani Publié aujourd’hui à 10h13

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Tribune. Nous sommes nombreux en Italie, depuis quelque temps, à nous sentir étrangers dans notre propre pays, qui plus est quand ce pays se réveille soudain ennemi de la France. Il est peut-être logique pour un gouvernement qui vacille sur ses quatre jambes, tout en se prétendant le champion du « changement », de choisir ses amis et ses ennemis sans tenir compte de l’histoire et des traditions, voire en en prenant le contre-pied. Mais puisque la politique italienne reste toujours un mystère, pour les pays voisins notamment, essayons de rassembler quelques éléments.

Le gouvernement italien est né par un hasard politique de la combinaison de deux partis très différents. Depuis les élections du 4 mars 2018, le Mouvement 5 étoiles est devenu le balancier entre la droite et la gauche : la première, constituée par le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi et par la Ligue, le parti du vice-président du conseil Matteo Salvini, et la seconde représentée par le Parti démocrate. Après des tentatives d’accord avec l’une puis avec l’autre, le Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio, également vice-président du conseil, s’est vu contraint de négocier avec l’extrême droite de Matteo Salvini.

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Les 5 étoiles se targuent depuis longtemps de n’être « ni de droite ni de gauche », et de pouvoir gouverner avec tous ceux qui s’engagent à mettre en œuvre les points essentiels de leur programme, dont le « revenu de citoyenneté », l’arrêt des grands ouvrages, la réduction des salaires des parlementaires. Autant de mesures qui sembleraient mieux correspondre à un électorat de gauche, notamment celui qui, aux élections du 4 mars 2018, a lâché le Parti démocrate, coupable à ses yeux d’avoir abandonné une politique de gauche. Mais l’accord du Mouvement 5 étoiles avec la gauche – qui aurait pu réorganiser ou améliorer ces mesures – a été rendu impossible par l’opposition acharnée de certains dirigeants du Parti démocrate, et notamment de son ancien leader Matteo Renzi.

Les 5 étoiles dépassés

Ce sont donc deux partis avec très peu de choses en commun qui ont été contraints de rédiger un « contrat » obligeant chacun à mettre en œuvre les éléments essentiels du programme de l’autre. Le seul point commun entre eux étant sans doute celui de la politique à l’égard des migrants : celle-ci consiste à nier le phénomène – qu’ils présentent comme une invention des « passeurs » –, à fermer les ports, à laisser des dizaines de migrants moisir sur les bateaux qui les ont secourus, à empêcher ceux qui sont en Italie de demander l’asile, à fermer les centres d’hébergement et à les déporter ici ou là dans tout le pays tels des colis sans destination.

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