« La France doit éviter l’isolement tout en conservant un rôle d’avant-garde dans le domaine de la défense »

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D’un côté, le projet d’une défense européenne, promue par la France, de l’autre la priorité à l’alliance avec les Etats-Unis. Cette « vision binaire » doit être dépassée, assurent dans une tribune au  « Monde »  Alexandra de Hoop Scheffer et Martin Quencez, du think tank transatlantique GMF.

Publié aujourd’hui à 14h10 Temps de Lecture 4 min.

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« Le leadership de la France reste essentiel, mais il doit désormais prendre en compte davantage les perspectives de ses voisins, car rien ne pourra se faire sans le soutien de pays aux visions marquées et souvent opposées – comme l’Italie ou la Pologne  » Photo  Défilé aérien de l'Armée de l'Air avec les rafales,  le 14 juillet 2016 à Paris.
« Le leadership de la France reste essentiel, mais il doit désormais prendre en compte davantage les perspectives de ses voisins, car rien ne pourra se faire sans le soutien de pays aux visions marquées et souvent opposées – comme l’Italie ou la Pologne  » Photo  Défilé aérien de l’Armée de l’Air avec les rafales,  le 14 juillet 2016 à Paris. Frédéric Soreau / Photononstop

Tribune En 2018, à Munich, l’administration Trump mettait en garde les Européens contre les dérives « protectionnistes » de leurs récentes initiatives en matière de coopération de défense. Les critiques américaines avaient été particulièrement mal acceptées par leurs alliés, qui se félicitaient au contraire de leurs efforts pour mieux partager le fardeau de la sécurité. En 2019 , la conférence de Munich sur la sécurité (du 15 au 17 février) mettra en scène un dialogue transatlantique de plus en plus difficile.

Au cœur de ce débat actuellement verrouillé, la France souhaite rester force de propositions, mais semble de plus en plus isolée. Face aux pressions de Washington, les Européens sont divisés sur la meilleure manière de garantir la sécurité du continent. Ces divisions, réelles, sont souvent caricaturées en une alternative simpliste et faussement exclusive : d’un côté la défense européenne, promue par la France au nom de l’autonomie stratégique, de l’autre l’alliance transatlantique et la protection des Etats-Unis.

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Cette vision binaire empoisonne le débat et attribue à la France une intention d’affaiblir le lien transatlantique. Les enjeux industriels illustrent bien cette tension, où Paris est critiqué pour mettre en opposition intérêts européens et transatlantiques, voire même promouvoir ses propres intérêts industriels au nom de la souveraineté européenne. La France a en effet comme priorité de renforcer la base industrielle et technologique de la défense européenne, seule garante de son autonomie opérationnelle.

Une position problématique

D’autres alliés, au contraire, considèrent que l’Europe n’est ni capable ni crédible pour répondre à l’urgence sécuritaire actuelle, notamment à la menace russe. Ils estiment qu’à court-terme, acheter américain est le meilleur moyen d’acquérir les équipements nécessaires pour leurs armées tout en garantissant la protection des Etats-Unis en cas de conflit. De même, la possibilité, pour des entreprises américaines, d’être éligibles aux subventions et financements du Fonds européen de la défense, reste un sujet de débat houleux.

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Dans ce contexte, les mots ont un poids tout particulier. Le concept d’autonomie stratégique européenne, inscrit dans les textes de l’Union européenne (UE) et promu par la diplomatie française, est problématique pour les Américains comme pour de nombreux Européens, notamment au nord et à l’est. Alors qu’il s’agit, pour Paris, de construire une Europe capable de prendre ses responsabilités en matière de défense et de politique étrangère, l’administration Trump y voit par essence un rejet de l’OTAN et une insulte à la coopération avec les Etats-Unis.

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