« La France contre l’Europe » pointe l’ambiguïté de Macron vis-à-vis de l’UE

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Dans son essai, Matthieu Calame estime que la survie de l’Europe réside dans une Union toujours plus fédérale et souligne les contradictions des dirigeants français.

Par Philippe Ricard Publié aujourd’hui à 06h00

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Livre. La comparaison agace ou fait rêver les Européens, selon leur degré d’ambition : l’Union européenne est souvent assimilée à une « grande Suisse », prospère mais peu influente dans les affaires internationales. Pour Matthieu Calame, auteur de La France contre l’Europe, histoire d’un malentendu, le parallèle est surtout une invitation : le directeur franco-suisse de la Fondation Charles-Léopold-Mayer pour le progrès de l’homme constate que l’Europe actuelle risque surtout de devenir une « petite Suisse », si elle n’effectue pas un grand saut fédéral.

Elle n’est rien de plus à ce stade qu’un « objet intermédiaire – une sorte de chimère – entre une confédération d’Etats et un Etat fédéral ». Un ensemble désormais en danger face à l’émergence d’Etats centralisés, voire autoritaires, comme en Russie et en Turquie ou en Chine, en Inde et en Amérique. Pour l’auteur, la clé de la survie des Européens réside dans une Union toujours plus fédérale, inspirée par le modèle de la Suisse moderne, apparue en 1847, à l’issue d’une guerre civile aussi brève que cruciale. Il s’agit de partager davantage encore nos souverainetés, de les mutualiser, même en matière de sécurité sociale, tout en transformant cette union en un ensemble démocratique plus abouti.

Emmanuel Macron s’inscrit, en dépit de ses discours, dans la ligne de ses prédécesseurs à la tête d’un pays centralisé craignant qu’une Europe fédérale soit une Europe allemande

« L’Europe n’existera dans le monde que si elle représente une puissance politique », juge-t-il. Au passage, l’essayiste pointe du doigt les contradictions des dirigeants français, qui, tout en se prétendant pro-européens, sont les premiers à bloquer le saut fédéral pour défendre une « grandeur » qu’ils n’ont, au fond, plus les moyens d’assumer. La France n’a-t-elle pas rejeté la Communauté européenne de défense en 1954 ? Charles de Gaulle a privilégié ensuite une Europe intergouvernementale, fondée sur le mythe du moteur franco-allemand. « Un frein moteur », ironise Matthieu Calame, tant les divisions entre Paris et Berlin bloquent souvent tout approfondissement.

Selon l’essayiste, Emmanuel Macron s’inscrit, en dépit de ses discours, dans la ligne de ses prédécesseurs craignant qu’une Europe fédérale soit une Europe allemande. A l’instar de François Mitterrand ou de Valery Giscard d’Estaing, le chef de l’Etat serait trop épris du régime présidentiel pour renoncer à une partie de ses prérogatives, tandis que la haute fonction publique qui l’entoure lutterait bec et ongles contre tout transfert de pouvoir vers Bruxelles. Le constat n’est pas forcément nouveau, mais il a le mérite d’être présenté de manière efficace dans cet essai, à l’heure où la campagne des élections européennes de mai risque de tourner autour du pot, sans tracer de véritable perspective.

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