« La fabrique du nouveau paradigme écologique européen nécessitera un effort conceptuel intense »

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La dimension sociale de la transition écologique sera centrale, explique la sociologue dans sa chronique au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 06h30 Temps de Lecture 4 min.

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Chronique. Les résultats des Verts en France et en Europe aux dernières élections européennes sont une bonne nouvelle pour tout le monde : ils signifient que la prise de conscience de la gravité de la question écologique est de plus en plus vive et que les mesures urgentes qu’appelle la situation ont une chance d’être placées plus haut sur l’agenda européen. Mais ils donnent sans doute également le signal du déclenchement de la bataille idéologique destinée à définir le fameux « nouveau modèle » (de développement) dont il a été beaucoup question lors de la campagne.

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La plupart des listes de candidats ont en effet mis en avant leur engagement à « changer nos modes de production et de consommation ». Mais cette expression peut s’interpréter de bien des manières. A commencer, d’ailleurs, par tous ceux qui se revendiquent écologistes : il existe au moins cinquante nuances de vert, dont le philosophe Dominique Bourg, tête de la liste Urgence écologie, a dressé la cartographie dans la revue La Pensée écologique. Il y rappelle que « l’écologie politique embrasse diverses veines de pensée » et qu’« on ne saurait l’assigner à un seul côté de l’échiquier partisan. Elle compte même des expressions, notamment avec le courant que nous proposons d’appeler malthusien, très marquées à droite, récusant l’héritage universaliste et émancipateur des Lumières ».

« La gauche reste majoritairement l’héritière d’une pensée qui a mis au centre de son projet l’amélioration des conditions de vie de tous les humains et un accès le plus large possible à la consommation »

Comment pourrait-il en aller autrement alors que la modernité européenne a notamment été marquée par les défis lancés par l’Anglais Francis Bacon (« reculer les bornes de l’empire humain en vue de réaliser toutes les choses possibles »), le Français René Descartes (« se rendre comme maîtres et possesseurs de la Nature ») ou l’Allemand Hegel, qui écrivait dans ses textes de jeunesse que la vocation des humains est de « détruire [vernichten] la Nature » ? De même, malgré l’effort du sociologue américain John Bellamy Foster pour nous présenter un Marx écologiste (Editions Amsterdam, 2011), on ne peut nier que nombre d’adeptes du marxisme, mais aussi les courants majoritaires du socialisme et du communisme, ont considéré le développement des « forces productives » comme le cœur du progrès. La gauche reste majoritairement l’héritière d’une pensée qui a mis au centre de son projet l’amélioration des conditions de vie de tous les humains et un accès le plus large possible à la consommation, grâce notamment au progrès technique, dont la responsabilité dans la crise écologique est aujourd’hui pointée du doigt.

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